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Lu pour vous

Publié le 25 mar 2022Lecture 3 min

Protocole validé

Jimmy DAVAINE, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris

Le suivi après mise en place des endoprothèses est obligatoire afin de détecter et de prendre en charge les complications possibles de type endofuites, migration, croissance du sac anévrismal.

Les endofuites de type 2 sont les plus fréquentes et se résolvent habituellement après 6 mois. Les endofuites de type 1 et 3 sont traitées précocement. Le suivi standard consiste en un angioscanner à J30 puis 1 an, puis un angioscanner ou un écho-Doppler annuel. Néanmoins, il n’est pas certain que ce suivi permette d’identifier tous les cas nécessitant une ré-intervention et que le surcoût en rapport soit justifié. Les dernières recommandations de l'ESVS de 2019 revoient à la baisse les modalités de suivi. Les patients avec un scanner strictement normal à J30 représentent un groupe à faible risque éligible à un nouveau scanner seulement 5 ans plus tard. Ceux avec une endofuite de type 2 constituent un groupe à risque intermédiaire et seront suivis par écho-Doppler annuel. Parmi eux, ceux qui ont une réduction du diamètre de plus de 1 cm rejoignent le groupe à faible risque durant leur suivi. Enfin, le groupe à haut risque est constitué de patients présentant une endofuite de type 1 ou 3 et doivent être évalués pour une réintervention. Le but de ce travail est d’évaluer la validité d’un tel protocole à partir d’une cohorte rétrospective (2009- 2019) de patients. À l’issue du scanner à 1 mois, les patients ont été triés en trois groupes à faible, intermédiaire ou faible risque. Les patients avec réintervention étaient l’objet d’une attention particulière afin de savoir si le protocole ESVS aurait été pris en défaut. Au total 309 patients ont été inclus avec un suivi médian de 36 mois et 137 patients ont eu un suivi à 5 ans. Durant ce suivi, 219 patients n’ont pas présenté d’endofuites, soit 71 %. À l’issue des 5 ans, 103 patients avaient un suivi disponible. On recensait 28 % d’endofuites de type 2, et 4 endofuites de type 1 ou 3. Vingt-huit réinterventions ont eu lieu chez 22 patients entre J30 et 5 ans. Plus précisément, 20 (9,7 %) embolisations pour endofuites de type 2, 4 extensions proximales et 4 extensions distales avec embolisation. Il n’y a pas eu de rupture tardive. L’application du protocole de suivi ESVS aurait permis de détecter tous les patients ayant nécessité une reprise. La réduction en termes de coût sur l’ensemble de la cohorte est estimée à plus de 150 000 £. Le coût actuel associé au suivi annuel des endoprothèses aortiques représente un tiers du coût total, procédure comprise. Ce n’est pas l’objet de ce travail mais c’est sans prendre en compte l’irradiation et la néphrotoxicité des scanners à répétition. Les endofuites de type 2 ont une incidence allant jusqu’à 44 % mais la plupart d’entre elles, environ 80 %, se résolvent spontanément dans les 6 mois. Les endofuites de type 2 tardives (après 1 an), sont le plus souvent associées à une croissance du sac anévrismal. Bien sûr, ce protocole et basée sur la fiabilité de l’écho-Doppler. On voit aussi à travers cette expérience que le suivi tout court des patients est difficile, ce qui est en soi un autre sujet après mise en place d’une endoprothèse. Kirkham EN et al. Eur J Vasc Endovasc Surg 2021; 62 (6) : 879-85.

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