Romain CADOR et Philippe DURAND, Hôpital Saint-Joseph, Paris
L’ablation de la fibrillation atriale y est présentée comme une technique associée à un risque de complications périprocédurales non négligeables (2,9-7,2 %), de mortalité faible (< 0,1 % à 1 mois) mais de risque de récidive élevé à 1 an (20 à 50 % selon les indications). Elle est pourtant indiquée tant sur le plan pronostique que fonctionnel de première intention dans la FA paroxystique sur cœur sain avec un niveau maximal (classe I).
L’angioplastie d’un patient stable, dont la sécurité et l’efficacité à moyen et long terme n’est plus à démontrer (si on excepte les « troponites » postinterventionnelles), est reléguée à une misérable indication exclusivement fonctionnelle et encore chez les patients gardant un angor invalidant et la demandant (puisque l’angioplasticien est moins compétent que le patient lui-même pour juger de son bénéfice). La faute à une lecture partiale des études la comparant au traitement médical.
Le combat mené à juste titre pour abandonner le réflexe oculosténotique au profit d’une angioplastie ciblée sur des lésions véritablement ischémiantes était justifié. Force est de constater que cette exigence a été utilisée pour caricaturer l’utilité de l’angioplastie dans cette indication.
Il ne nous appartient pas de juger l’indication de l’ablation dans la FA, mais il est clair que le zèle des non-interventionnels ne s’applique pas dans les mêmes proportions pour ces deux syndromes.