Doit-on prolonger la durée de la DAPT au-delà de 12 mois ?

Les patients randomisés entre une durée de 12 mois ou de 30 mois de double antiagrégation plaquettaire (clopidogrel ou prasugrel), étaient des patients ayant reçu un DES et ayant été traités pendant 12 mois sans complication ischémique ou hémorragique durant cette période. Les deux critères primaires d'efficacité étaient significativement affectés par la prolongation de la double antiagrégation plaquettaire en révélant une réduction de 70 % des thromboses de stents (0,4 % vs 1,4 % ; RR : 0,29 ; IC 95 % : 0,17 à 0,48 ; p < 0,001) et une réduction de 30 % des MACCE (décès, IDM, AVC) (4,3 % vs 5,9 % ; RR : 0,71 ; IC 95 % : 0,59 à 0,85 ; p < 0,001). Ce bénéfice était contre-balancé par une augmentation de la mortalité toutes causes (2,0 % vs 1,5 % ; RR : 1,36 ; IC 95 % : 1,00 à 1,85 ; p = 0,05) et une augmentation du risque de saignements modérés ou sévères dans la classification GUSTO (2,5 % vs 1,6 % ; p = 0,001). L’étude DAPT montre donc un bénéfice à la poursuite d'une double antiagrégation plaquettaire par clopidogrel ou prasugrel au-delà de 12 mois chez des patients sélectionnés. Le surrisque de saignement et de mortalité toutes causes indique que cette prolongation ne pourra pas être recommandée à tous les patients. Mauri L et al. N Engl J Med 2014 ; 371 : 2155-66.