Publié le 23 nov 2024Lecture 3 min
Le tirzépatide diminue la mortalité et les événements cardiovasculaires et rénaux par rapport aux AR GLP-1 dans une étude de cohorte rétrospective
Bernard BAUDUCEAU, Saint-Mandé
Toutes les études ont mis en évidence l’efficacité du tirzépatide sur l’équilibre glycémique et la perte de poids. En revanche, contrairement aux agonistes du GLP-1 (AR GLP-1), l’efficacité potentielle de ce co-agoniste du GIP et du GLP-1 n’a pas encore été démontrée sur la mortalité et sur les événements cardiovasculaires et rénaux.
L’objectif de cette enquête était d’évaluer les effets du tirzépatide sur ces paramètres en les comparant à ceux bien connus des AR GLP-1 chez les personnes vivant avec un diabète de type 2.
Cette étude de cohorte rétrospective a utilisé les données du réseau collaboratif américain TriNetX collectées sur des personnes atteintes de diabète de type 2 âgées de 18 ans ou plus qui ont commencé un traitement par tirzépatide ou par un AR GLP-1 entre le 1er juin 2022 et le 30 juin 2023. Les personnes ayant présenté un infarctus du myocarde ou un AVC dans les 60 jours précédant la date de la prescription initiale ont été exclues de l’étude. Afin de limiter les erreurs d'interprétation, les personnes atteintes au départ d'insuffisance rénale de stade 5 ou dialysées ont également été exclues de l'analyse des résultats des événements rénaux.
Le critère de jugement principal était fondé sur la mortalité toutes causes confondues. Les critères de jugement secondaires comprenaient les événements cardiovasculaires majeurs (MACE), le composite comprenant le MACE et la mortalité toutes causes, les événements rénaux, les atteintes rénales aiguës et les événements rénaux majeurs. Tous les résultats ont été analysés à l’aide des modèles de régression à risques proportionnels de Cox.
Au total 14 834 patients étaient traités par tirzépatide (âge : 55,4 ± 11,8 ans avec 56,9 % de femmes) et 125 474 patients recevaient un AR GLP-1 (âge moyen : 58,1 ± 13,3 ans avec 53,8 % de femmes).
Après un suivi médian de 10,5 mois, 95 patients (0,6 %) du groupe tirzépatide et 166 (1,1 %) du groupe AR GLP-1 sont décédés. Par rapport aux AR GLP-1, le traitement par tirzépatide a été associé à un risque plus faible :
• de mortalité toutes causes confondues (HR = 0,58; IC à 95% : 0,45 à 0,75) ;
• du MACE (HR= 0,80; IC : 0,71 à 0,91) ;
• du composite MACE et mortalité toutes causes confondues (HR = 0,76 ; IC : 0,68-0,84) ;
• des événements rénaux (HR = 0,52 ; IC : 0,37-0,73) ;
• des atteintes rénales aiguës (HR = 0,78 ; IC : 0,70-0,88) ;
• des événements rénaux majeurs (HR = 0,54 ; IC : 0,44-0,67).
Le traitement par tirzépatide a permis, par rapport au AR GLP-1, une diminution plus importante de l’HbA1c (différence entre les traitements de 0,34 %; IC : 0,44 à 0,24) et de la perte de poids (différence entre les traitements de 2,9 kg, IC : 4,8 à 1,1 kg).
Ces résultats sont restés cohérents après une stratification selon le taux de la filtration glomérulaire, de l’HbA1c, de l’IMC, des traitements associés et des comorbidités.
Dans cette étude, toutefois de courte durée, en comparaison du traitement par les AR GLP-1, le tirzépatide était donc associé à une diminution des risques de mortalité toutes causes confondues, d'événements cardiovasculaires et rénaux chez les patients atteints de diabète de type 2. Ces résultats s’inscrivent en faveur de l'intégration du tirzépatide dans les stratégies thérapeutiques destinées à cette population.
Cette étude de cohorte rétrospective augure favorablement des résultats escomptés de SURPASS-CVOT dont la publication est prévue en 2025. Cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée a pour objectif de comparer les effets du tirzépatide jusqu’à 15 mg/semaine et du dulaglutide à la dose de 1,5 mg/semaine sur les événements cardiovasculaires chez 13 299 patients diabétiques de type 2 présentant une affection cardiovasculaire d’origine athéromateuse. Le critère de jugement principal est le délai écoulé avant la première apparition d'un événement cardiovasculaire majeur (MACE 3 points). Si les résultats de SURPASS-CVOT confirment bien ceux de l’étude ici rapportée, la place du tirzépatide dans la stratégie du traitement du diabète de type 2 sera alors incontournable.
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