Le NT-proBNP à l’heure du consensus

Un intérêt diagnostique incontestable Comme l’a souligné le Pr James L Januzzi (Massachusetts general Hospital, Boston), le dosage du NT-proBNP permet, en particulier chez les patients insuffisants cardiaques, d’améliorer la santé des malades, de poser les bonnes indications thérapeutiques et de diminuer les coûts de prises en charge. C’est pourquoi un comité d’experts internationaux composé de cardiologues, de pédiatres, de chirurgiens cardiaques et de biologistes s’est réuni pour élaborer un consensus sur l’utilisation du NT-proBNP en se fondant sur une revue exhaustive de la littérature. Parallèlement à ce board international, un groupe français composé de biologistes et de cardiologues a rédigé un avis d’experts qui sera prochainement publié. Parmi eux, le Pr Michel Galinier (Cardiologue, CHU Rangueil, Toulouse) a souligné que le dosage du NT-proBNP donne des informations aussi pertinentes que l’écho-Doppler chez des personnes présentant une dyspnée aiguë, parfois même meilleures lorsqu’il s’agit d’une insuffisance cardiaque (IC) à fraction d’éjection conservée, ce qui est le cas d’environ 50 % des patients aujourd’hui. Guillaume Lefèbvre (service de biochimie et hormonologie, Hôpital Tenon, Paris) a rappelé qu’il y a à peine dix ans, le laboratoire de biochimie ne pouvait être d’aucun secours au clinicien dans le diagnostic et la prise en charge d’un patient insuffisant cardiaque. La situation a totalement changé aujourd’hui, à l’heure où l’on compte en France de 1 à 2 millions d’insuffisants cardiaques (pour environ 120 000 infarctus du myocarde par an), les peptides natriurétiques permettent d’envisager la maladie sous un autre jour. Parmi ceux-ci, le NT-proBNP présente notamment l’avantage d’être le plus stable quelque soit la température. De plus, les résultats obtenus sont reproductiblesd’un laboratoire à l’autre puisque ce sont les mêmes anticorps qui sont utilisés par tous les fournisseurs.   Un intérêt pronostique reconnu Patrick Jourdain (Cardiologie, CH René Dubos, Pontoise) a souligné que l’IC représente 1 % des coûts de la Sécurité sociale. Un patient sur deux est réhospitalisé dans les 6 mois après la sortie d’un centre de soins et la survie n’est que de 30 à 40 % à 5 ans. Le dosage du NT-proBNP permet de trancher plus de 75 % des hésitations diagnostiques et constitue un indicateur pronostique de premier plan. En effet, plus de 300 études ont été réalisées sur la valeur pronostique de ce dosage qui ont mis en évidence une relation linéaire entre les taux de NT-proBNP et la mortalité chez le patient insuffisant cardiaque. Le NT-proBNP permet également d’adapter le traitement de ces patients et de diminuer ainsi la morbi-mortalité. L’étude TIME-CHF l’a a nouveau montré chez le sujet de moins de 75 ans , même si chez les plus de 75 ans, il n’apparaît pas de bénéfice significatif. Au-delà de l’insuffisance cardiaque, la valeur diagnostique du NT-proBNP est en cours de validation dans d’autres pathologies, comme l’embolie pulmonaire, et sa valeur pronostique pourra être d’une grande aide dans d’autres situations, par exemple en cas d’infarctus du myocarde. Avec les peptides natriurétiques, et en particulier le NT-proBNP, le diagnostic et bientôt le suivi d’IC est passé de l’ère clinique à l’ère biologique. Grâce à cette avancée, le diagnostic peut être posé de plus en plus tôt (classe I NYHA) permettant une prise en charge plus précoce et une meilleure compréhension de la physiopathologie de la maladie.   D’après un symposium organisé par le laboratoire Roche Diagnostics, avec la participation de J.-L. Januzzi, M. Galinier, G. Lefèbvre et P. Jourdain