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Éditorial

Publié le 30 nov 2010Lecture 2 min

« Pourquoi ne m’avez-vous pas mis un stent docteur ? »

R. CADOR et P. DURAND, Clinique Bizet, Paris

C’est probablement la question la plus souvent posée, d’un ton généralement déçu et réprobateur, par le patient à qui nous venons d’annoncer que la coronarographie est terminée.

L’angioplastie est victime de son succès : pour beaucoup de patients, il ne s’agit que d’une simple formalité, à peine différente de la coronarographie qu’ils ont souvent du mal à dissocier de la dilatation. Ce vécu quotidien nous oblige parfois à une prise en charge différente de la stricte application des recommandations. Classe I ou IIA, peu importe pour le patient tritronculaire à bas risque : bien souvent lorsque la fenêtre de l’angioplastie est entrouverte par le cardiologue au titre du libre choix éclairé, il s’y engouffre sans hésitation, tant la chirurgie est encore souvent vécue comme une sanction. Et la perspective d’être réhospitalisé 48 heures dans les 12 mois qui suivent pour une nouvelle dilatation est une bien pâle angoisse en regard de celle immédiate de la stemotomie. De même, le patient comprend mal qu’on puisse lui laisser une sténose très serrée sur une artère coronaire sous prétexte que son potentiel évolutif est faible. Et encore moins lorsqu’on lui rétorque qu’il sera toujours temps de lui poser ce fameux stent s’il présente à nouveau des douleurs ou si son épreuve d’effort reste positive. Le cardiologue interventionnel est donc à la croisée de l’Evidence Based Medicine (médecine fondée sur les preuves) et d’une dérive sociétale qu’il est obligé d’intégrer. D’ailleurs, la Heart Team souhaitée par les dernières recommandations de l’ESC doit informer et impliquer le patient dans le processus décisionnel. Cath’Lab ne se prétend être, modestement qu’un des outils pédagogiques et d’échange permettant au cardiologue interventionnel de prendre la décision qu’il pense être la meilleure pour le patient, dans le respect de ses choix. Très bonnes fêtes de fin d’année et bonne lecture à tous. R. CADOR et P. DURAND  

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