Publié le 04 déc 2024Lecture 4 min
ESC 2024 : retour sur 3 études coronaires
Thomas LESCURE, Hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP, Paris
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OCCUPI : angioplastie des lésions complexes guidée par tomographie par cohérence optique
Présenté par Pr Byeong-Keuk Kim
L’angioplastie des lésions complexes présente de nombreux challenges et est souvent associé à plus d’événements ischémiques liés à la revascularisation(1). L’imagerie endocoronaire par tomographie par cohérence optique (OCT) apporte une plus grande précision que l’angiographie seule et permettrait potentiellement un meilleur positionnement des stents et une meilleure angioplastie(2).
L’étude OCCUPI (Optical Coherence Tomography-guided coronary intervention in patient with complex lesions) a pour objectif de déterminer si l’OCT pourrait diminuer significativement les MACE dans l’angioplastie complexe à 1 an en comparaison à l’angiographie seule. Le terme angioplastie complexe comprend : infarctus du myocarde, occlusion chronique, longueur de stent prévue > 28 mm, lésion de bifurcation, tronc commun non protégé, vaisseaux de diamètre < 2,5 mm, thrombus visible en angiographie, thrombose de stent, resténose intra-stent ou lésion de pontage.
Il s’agit d’une étude sud-coréenne de supériorité, multicentrique, randomisée et en ouvert. Le critère principal est la survenue de MACE comprenant décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde, thrombose de stent et événement ischémique en rapport avec l’angioplastie.
Après 1 604 patients analysés, on retrouve une différence statistiquement significative en faveur en faveur du bras OCT (5 % d’événements vs 7 %, HR 0,62 ; p = 0,023). Cette différence est entraînée par une réduction significative des événements ischémiques en rapport avec l’angioplastie (HR 0,36 ; p = 0,0022) et infarctus du myocarde (HR 0,36 ; p = 0,0022), il n’y avait, cependant, pas de différence significative de mortalité toutes causes (HR 0,082 ; p = 76). Figure 1
Figure 1. Étude OCCUPI.
INFINITYSWEDEHEART : angioplastie coronaire avec une nouvelle plateforme biorésorbable en comparaison au stent actif de dernière génération – Résultats à 1 an
Présenté par David Erlinge
L’angioplastie avec mise en place de stent est devenue le standard de l’angioplastie coronaire. Mais l’implantation d’un stent métallique est associée à une perte de fonction vasculaire et de la pulsatilité de la coronaire provoquant de la resténose intra-stent.
Le DynamX est une nouvelle plateforme en chrome cobalt avec des mailles fines et à libération de sirolimus ainsi que des polymères biodégradables au niveau des connections des mailles. Son principal avantage serait de permettre une récupération de la fonction vasculaire et de sa pulsatilité après dégradation des polymères rendant la plateforme déformable(3).
L’étude INFINITY-SWEDHEART a pour objectif d’évaluer la non-infériorité de l’efficacité et la sécurité à long terme de la plateforme DynamX en comparaison à un stent actif dans l’angioplastie coronaire. Si la non-infériorité était atteinte alors la supériorité pouvait être testée.
Il s’agit d’une étude multicentrique suédoise, en simple aveugle avec une randomisation en 1:1 pour recevoir la plateforme DynamX ou un stent actif Resolute Onyx. Le critère primaire est l’échec de l’angioplastie de la lésion cible (TLF), critère composite comprenant décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde ou revascularisation liée à de l’ischémie en rapport avec l’angioplastie de la lésion cible.
Au total 2 399 patients sont inclus avec un âge moyen de 68,2 ans. Les caractéristiques cliniques étaient similaires entre les deux groupes. Concernant le critère primaire, on retrouve à un an, 2,35 % des patients du groupe DynamX et 2,77 % des patients du groupe stent actif avec un échec d’angioplastie de la lésion cible tel que défini plus haut (p < 0,001). L’hypothèse de supériorité a alors été testée mais n’est pas revenue significative. Les éléments du critère primaire étudiés individuellement n’étaient pas statistiquement significatifs. Figure 2
Figure 2. INFINITY-SWEDEHEART.
REC-CAGEFREE I : comparaison du ballon actif avec angioplastie de sauvetage versus stent actif pour le traitement des sténoses coronaires de novo : essai de non-infériorité, multicentrique
Présenté par Pr Ling Tao
Récemment, le ballon actif connait un regain d’intérêt. D’utilisation courante dans la resténose intrastent, il se développe aussi pour les artères de petit calibre et les angioplasties de branche fille dans les angioplasties de bifurcation(4-6). Les données concernant les lésions de novo sont plus rares mais plusieurs études sont en cours, notamment l’essai REC-CAGEFREE I qui évalue le ballon actif dans les lésions de novo non complexe en comparaison au stent actif.
Il s’agit d’une étude multicentrique chinoise, en ouvert, randomisée et de non-infériorité. Les critères d’inclusion étaient toutes les angioplasties non complexes comprenant les syndromes coronariens aigus et chroniques à l’exclusion des troncs communs, des lésions de bifurcation complexe et des occlusions chroniques.
Les patients étaient randomisés en 1:1 dans le bras ballon actif enrobé de paclitaxel avec l’option d’angioplastie de sauvetage avec stent si le résultat du ballon actif n’était pas optimal ou dans le bras angioplastie avec stent actif d’emblée.
Le critère primaire était un critère composite comprenant décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde en rapport avec la lésion traitée et revascularisation de la lésion cible (indiqué selon la clinique ou la physiologie).
Au total, 2 272 patients inclus avec une moyenne d’âge de 62 ans et 70 % d’homme. Dans le bras ballon actif, 9,4 % des patients ont nécessité un stent en sauvetage devant un flux TIMI ou une dissection type D-F ou une sténose persistante > 30 %.
Concernant le critère primaire à 24 mois, on retrouve 6,4 % des patients du groupe ballon actif et 3,4 % des patients du groupe stent actif d’emblée. La non-infériorité n’a donc pas été atteinte. En termes de sécurité, il n’y a pas eu de différence significative entre les 2 groupes. Figure 3
Figure 3. REC-CAGEFREE I. Incidence cumulée du critère primaire.
L’auteur ne déclare aucun lien d’intérêt en rapport avec cet article.
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