Publié le 19 oct 2010Lecture 3 min
Fibrillation auriculaire - Un nouvel anti-arythmique, de nouvelles recommandations
G. GERTNER
ESC
La Société européenne de cardiologie (ESC), dans le cadre des nouvelles recommandations, préconise désormais la dronéradone (Multaq®) en première intention pour maintenir un rythme sinusal dans la fibrillation auriculaire (FA).
La prévalence de la FA est d’environ 1 % dans la population générale, avec une fréquence qui croît avec l’âge. Cette prévalence devrait augmenter de façon significative au cours des prochaines décennies. L’étude Framingham montre par ailleurs que le risque de développer une FA est de près de 25 % au-delà de l’âge de 40 ans. Mais, au-delà, la FA est très fréquemment associée à des co-morbidités : 68 % des patients ont une HTA, 42 % ont une dyslipidémie, 28 % sont insuffisants cardiaques, 19 % ont une pathologie valvulaire, 18 % ont une pathologie coronarienne et 16 % sont diabétiques.
Les conséquences de cette pathologie sont donc considérables : mortalité multipliée par 2, risque d’hospitalisation multiplié par 2 ou 3, risque d’AVC multiplié par 5. Ainsi, la FA est la première cause d’hospitalisation pour trouble du rythme. L’étude ATHENA a montré que 36,9 % des patients atteints de FA ont été hospitalisés au cours de 21 mois de suivi. Ces hospitalisations sont associées à une diminution notable de la qualité de vie. Quant au coût de la maladie, dont plus de 50 % est dû aux hospitalisations, il représente en France un montant estimé à 3 209 euros par patient et par an, soit 2,5 milliards d’euros par an pour l’ensemble des patients atteints de FA.
Aussi, face à cette pathologie dont le poids en termes de santé publique est considérable, il s’agit d’adopter une stratégie thérapeutique qui vise non seulement à réguler le rythme et la fréquence cardiaque des patients atteints de FA, mais également à réduire les hospitalisations ainsi que la mortalité et la morbidité cardiovasculaire.
La dronédarone
Traditionnellement, la prise en charge de la FA vise à prévenir les AVC et à réduire la symptomatologie.
Les nouveaux anticoagulants tels que les inhibiteurs de la thrombine ou les inhibiteurs du facteur Xa (dabigatran) devraient réduire davantage le nombre d’AVC.
En matière de traitement antiarythmique, la nouveauté est l’arrivée de la dronédarone (Multaq®). Cette molécule possède de nombreuses propriétés : baisse de la pression artérielle, contrôle de la fréquence cardiaque, action anti-adrénergique, effet vasodilatateur, mais surtout action anti-arythmique et anti-fibrillation au niveau des ventricules et des oreillettes. Ainsi, l’étude ATHENA, multicentrique, prospective, en double insu, a comparé la dronédarone (400 mg 2 fois par jour) à un placebo, chez plus de 4 600 patients d’âge moyen 72 ans, suivis en moyenne pendant 21 mois chez des patients atteints de FA ou de flutter auriculaire, avec ou sans facteur de risque cardiovasculaire. Les résultats ont montré une diminution de 24 % des hospitalisations par rapport au placebo (p = 0, 001) et même de 39 % des hospitalisations d’origine cardiovasculaire en unités de soins intensifs.
De même, la mortalité d’origine cardiovasculaire a diminué de près de 30 % (p= 0,03) par rapport au placebo. Par ailleurs, la dronéradone diminue le risque d’AVC (ischémique ou hémorragique) de 34 % (p = 0, 027). Les effets secondaires ont par ailleurs été relativement comparables à ceux observés avec le placebo.
Les nouvelles recommandations de l’European Society of Cardiology (ESC)
Aussi, les dernières recommandations de l’ESC en matière de FA ont-elles évolué, plaçant la dronédarone en première intention chez tous les patients atteints de FA paroxystique ou persistante (classe de recommandation I, niveau de preuve A). En revanche, elle est contre-indiquée chez les patients instables présentant une insuffisance cardiaque de classe NYHA III et IV.
En conclusion, l’arrivée de la dronédarone (Multaq®) élargit les objectifs du traitement de la FA, car ce nouveau traitement anti-arythmique permet de réduire le nombre des hospitalisations, la mortalité cardiovasculaire et le risque d’AVC.
D’après un symposium des laboratoires sanofi-aventis au cours du congrès de l’European Society of Cardiologie (Stockholm)
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