Publié le 29 nov 2005Lecture 2 min
HTA des plus de 65 ans : le traitement diminue l'atteinte cérébrale dans près de la moitié des cas
L. E. d’après une information communiquée par l’INSERM
Environ 80 % des personnes de plus de 65 ans sont hypertendus. L’HTA entraîne des lésions de la substance blanche cérébrale. Cette atteinte progressive des petits vaisseaux cérébraux augmente le risque de démence et de troubles moteurs. L’étude franco-australienne IRM-PROGRESS, dirigée par Christophe Tzourio, (Unité INSERM « Neuroépidémiologie », CHU Pitié-Salpétrière) montre, pour la première fois, qu’abaisser la pression artérielle permet de ralentir ou de stopper la progression de ces atteintes cérébrales.
L’HTA est responsable d’une détérioration cérébrale
Les lésions cérébrales provoquées par l’HTA apparaissent sous forme de taches de faible volume sur les clichés d’IRM. Qualifées d’ « hypersignaux de la substance blanche (HSB) », ou d’ « infarctus silencieux ».
De nombreuses études ont montré que la présence, en quantité importante de lésions de la substance blanche, était associée à une détérioration des fonctions cognitives et pouvait favoriser l’apparition d’une démence. Parallèlement, on a pu associer ces lésions à un déclin moteur (troubles de la marche, risque de chutes, et parfois apparition de symptômes évoquant une maladie de Parkinson), ainsi qu’à une augmentation du risque de dépression. Aucune stratégie thérapeutique n’avait montré, à ce jour, qu’il était possible de ralentir, voire de stopper l’apparition de ces lésions.
IRM-PROGRESS
L’étude IRM-PROGRESS, dirigée par Christophe Tzourio, a été menée en collaboration avec des chercheurs français et australiens. Elle a été menée à l’intérieur de PROGRESS (Perindopril pROtection aGainst REcurrent Stroke Study), vaste essai clinique international portant sur plus de 6 000 patients et démontrant l’intérêt d’un traitement abaissant la pression artérielle après un premier accident vasculaire cérébral.
Les chercheurs ont pratiqué deux IRM à 3 ans d’intervalle sur 192 patients français participant à l’essai PROGRESS et répartis dans 10 hôpitaux français afin d’examiner l’évolution de ces hypersignaux, avec ou sans traitement abaissant la pression artérielle. Les patients se sont vu administrer, soit une combinaison d’antihypertenseurs (le perindopril, associé à un diurétique, l’indapamide) ou un antihypertenseur seul (perindopril), soit un placebo.
Interrompre ou ralentir l’atteinte cérébrale
Les résultats publiés dans Circulation du 15.9.2005 montrent clairement, et pour la première fois, que l’abaissement de la pression artérielle permet d’arrêter ou de ralentir l’atteinte des petits vaisseaux cérébraux. Les patients sous traitement développent presque deux fois moins de nouvelles lésions de la substance blanche (risque réduit de 43 %) par rapport au groupe placebo. Par ailleurs, le volume des nouvelles lésions était 5 fois moins important chez les patients recevant le traitement actif que chez ceux sous placebo. Fait intéressant, l’efficacité du traitement était particulièrement nette chez les patients ayant, dès l’entrée dans l’étude, un nombre important de lésions.
Ces résultats devraient avoir un impact important en matière de prévention de certains troubles cognitifs et moteurs, liés à l’âge, estiment les auteurs.
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