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Congrès et symposiums

Publié le 15 fév 2011Lecture 2 min

Étude PARITE - Les hommes sont à plus haut risque cardiovasculaire mais les femmes sont moins bien explorées

E. MILLARA, d’après une conférence de presse du CNCF et des laboratoires Novartis

Les Journées de l'hypertension artérielle

PARITE est une étude transversale dont l’objectif principal était d’évaluer les modalités de prise en charge des hypertendus en fonction du sexe et du niveau de risque cardiovasculaire. Elle a été menée par 654 cardiologues libéraux français ayant chacun inclus 4 hypertendus traités ou non, soit 2 hommes et 2 femmes vus consécutivement. 3 440 patients ont été ainsi enrôlés et analysés, permettant les constats suivants.

Deux tiers des hypertendus vus par les cardiologues sont à haut risque CV Deux tiers des hypertendus vus par des cardiologues sont à haut risque CV, avec une différence significative entre hommes et femmes : les hommes ont beaucoup plus fréquemment une consommation d’alcool élevée et présentent plus volontiers une dyslipidémie, un tabagisme, un diabète ou une hypertrophie ventriculaire gauche. Leur BMI est légèrement mais significativement supérieur.   Seuls 25 % des hypertendus sont à l’objectif tensionnel malgré 75 % de polythérapies Les chiffres tensionnels sont globalement comparables entre hommes et femmes, et les traitements diffèrent de façon modeste : inhibiteur du SRA pour 82 % des hommes (76 % des femmes), diurétique pour 49 % des hommes (54 % des femmes), antagonistes calciques pour 44 % des hommes (39,5 % des femmes) et bêtabloquants dans 40 % des cas pour les deux sexes. 74 % des patients reçoivent une polythérapie, de façon homogène entre les sexes, mais seuls 25 % des patients ont une PA contrôlée, sans différence entre hommes et femmes dans la population globale et 8 % chez les diabétiques et les insuffisants rénaux. Globalement, l’ajustement thérapeutique a la même dynamique chez les femmes et les hommes, avec une modification de traitement intervenant lors de 2 consultations sur 3. Le cardiologue modifie le traitement dans plus de 9 cas sur 10 dès que la PAS est ≥ 160 et/ou que la PAD est ≥ 100. Pour des valeurs moins élevées, il modifie le traitement dans environ 60 % des cas. L’analyse de l’ajustement thérapeutique en fonction du risque CV des patients montre une inertie encore plus importante. Il est probable, dans un certain nombre de cas que le cardiologue n’ait pas modifié le traitement en attendant, par exemple, les résultats d’un examen complémentaire ou d’un contrôle par auto-mesure tensionnelle ou par MAPA. Toutefois, cette étude confirme une inertie thérapeutique bien réelle parmi les cardiologues français. Il apparaît également d’importantes variations régionales : si dans le Sud-Ouest et en Ile-de-France, 28 à 30 % des consultations ne donnent pas lieu à un réajustement thérapeutique en cas de non-contrôle tensionnel, ce chiffre atteint près de 46 % dans le Nord. En outre, seuls 8 % des patients inclus ont fait l’objet d’une recherche de syndrome d’apnées du sommeil.   Les femmes sont moins bien explorées que les hommes La différence principale observée en termes de prise en charge entre hommes et femmes hypertendus porte sur les investigations complémentaires, beaucoup plus fréquentes chez les hommes. Notamment une épreuve d’effort n’est réalisée que chez 19 % des femmes contre 41 % des hommes. Des constats similaires sont faits pour ce qui est de l’auto-mesure, de la MAPA ou de l’échocardiographie. Au total, si l’attitude thérapeutique est comparable pour les hypertendus des deux sexes, l’inertie thérapeutique l’est également et on constate une insuffisance de prise en charge diagnostique chez les femmes.

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