Publié le 27 sep 2011Lecture 4 min
Prise en charge de l’HTA : comment faire mieux ?
C. TUTIN
ESH
Luis M. Ruilope (Madrid) a souligné l’intérêt d’une nouvelle trithérapie associant olmésartan, amlodipine et hydrochlorothiazide (Sevikar HCT®), qui a obtenu en juin 2011 une AMM dans plusieurs pays européens, dont la France.
Deux études présentées à Milan ont confirmé l’efficacité antihypertensive de cette trithérapie, qui permet d’espérer en 10 semaines une baisse tensionnelle allant jusque -37,5 mmHg/- 23,0 mmHg.
« Des chiffres intéressants, car 15 à 20 % des patients hypertendus ne peuvent être contrôlés par une bithérapie », a expliqué Massimo Volpe (Rome). Ces nouveaux résultats vont dans le sens de l’étude randomisée TRINITY, publiée en 2010, qui a contribué à ce que Sevikar HCT® obtienne cette AMM. Cet essai, entrepris selon un plan factoriel chez 2 492 patients avec une HTA® modérée à sévère (168,5/ 100,9 mmHg en moyenne initialement), a mis en évidence à la 12e semaine une baisse tensionnelle de - 37,1 mmHg pour la PAS et de - 21,8 mmHg pour la PAD sous trithérapie (olmésartan : 40 mg, amlodipine : 10 mg, HCTZ : 25 mg), ce qui correspondait à une baisse de la PA très significative en comparaison de chacune des trois bithérapies (- 27,5 à - 30,0 mmHg pour la PAS, p < 0,001 ; - 15,1 à - 18,0 mmHg pour la PAD, p < 0,001).
« Le traitement par Sevikar HCT® a permis, dans cette étude, de contrôler 69,9 % des patients hypertendus à la 12e semaine de l’étude et la poursuite en ouvert de l’essai a confirmé le maintien de l’activité antihypertensive à 52 semaines, indépendamment de l’âge des sujets (plus ou moins de 65 ans) et de la présence ou non d’un diabète », a souligné M. Volpe.
« Un autre atout de cette trithérapie est qu’elle est très bien tolérée et, dans Trinity, le nombre d’effets secondaires était ainsi comparable sous Sevikar HCT® et sous bithérapie », a fait remarquer cet expert.
Une solution globale Daiichi Sankyo : HypertensionCare
Ce symposium a également présenté la solution HypertensionCare, actuellement développé par le laboratoire Daiichi Sankyo, qui consiste à proposer une prise en charge globale de l’HTA associant médicaments et services, notamment pour améliorer l’information et l’éducation des professionnels de santé et pour faciliter leur pratique quotidienne. « Ainsi, le Laboratoire Daiichi Sankyo a-il soutenu financièrement la réalisation de l’étude SHARE, mise en place par la société européenne d’hypertension pour analyser le comportement des médecins européens face à une HTA non contrôlée », a expliqué Roland E. Schmieder (Université d’Erlangen, Allemagne).
Des résultats récents de cette étude confirment à partir de l’analyse des réponses de 2 629 praticiens l’importance du phénomène d’inertie thérapeutique. En effet, les médecins avaient tendance à intensifier le traitement pour des seuils tensionnels plus élevés que ceux conseillés par l’ESH. Par ailleurs, le Laboratoire DaiichiiSankyo a aidé à la mise en place par l’ESH de deux autres études en 2009, puis en 2011, ayant pour but de mieux comprendre les attitudes des médecins face à la microalbuminurie, un marqueur de risque dont la mesure en routine est recommandée par l’ESH. La dernière de ces études révèle que les praticiens continuent de sous-estimer la valeur pronostique de la microalbuminurie, et par exemple, seulement 51,8 % d’entre eux associent sa présence à des lésions cardiaques et 34,3 % à des lésions macrovasculaires.
« De nouvelles données de l’étude ONTARGET, recueillies chez 25 577 patients avec une maladie vasculaire, décrivent pourtant une association claire entre microalbuminurie et complications cardiovasculaires et décès cardiovasculaires », a ajouté R.E. Schmieder. « Ce qui corrobore les données de deux métaanalyses (CKDPC, Hemmelgarn B.R. et al.), publiées en 2010, ayant conclu à l’existence d’une relation entre microalbuminurie et risque cardiovasculaire et non seulement risque rénal, un fait qui avait déjà été relevé dans UKPDS chez les diabétiques ».
La relation entre microalbuminurie et mortalité cardiovasculaire est linéaire, progressive et manifeste dès les premiers niveaux de la microprotéinurie (à la différence du débit de filtration glomérulaire dont la valeur prédictive ne se voit qu’à partir d’un certain seuil). Ce qui permet d’agir dès les premiers stades évolutifs dans un but préventif.
Le traitement repose sur les bloqueurs du SRAA, dont l’activation joue un grand rôle dans l’apparition de cette microalbuminurie laquelle met en jeu une dysfonction endothéliale avec augmentation de la perméabilité vasculaire. « Les médicaments agissant sur le SRAA, notamment les ARAII, sont dotés d’un effet antiprotéinurique qui est en partie indépendant de leur action antihypertensive », a d’ailleurs rappelé Josep Redon (Université de Valence, Espagne).
D’après un symposium des laboratoires Daiichi Sankyo et Ménarini avec la participation de L.M. Ruilope (Espagne), M. Volpe (Italie), R.E. Schmieder (Allemagne) et J. Redon (Espagne).
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