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Rythmologie et rythmo interventionnelle

Publié le 26 fév 2008Lecture 4 min

Fréquence cardiaque et risque cardiovasculaire

M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris,


Les Journées d'HTA
La fréquence cardiaque comme facteur de risque cardiovasculaire est mal connue. Il existe une association entre la fréquence cardiaque et la pression artérielle, d’autant plus marquée que la pression est élevée.

    La corrélation entre la pression artérielle systolique et la fréquence cardiaque est observée dans différents pays, et est toujours plus marquée chez les hommes que chez les femmes. La fréquence cardiaque est aussi corrélée à la cholestérolémie, la glycémie, l’insulinémie, l’index pondéral, les triglycérides et l’hématocrite. Les concentrations plus élevées d’insuline plasmatique associées avec la fréquence cardiaque sont peut-être liées à une augmentation de l’activité sympathique via les récepteurs b et a adrénergiques qui sont susceptibles d’induire une insulinorésistance.   Fréquence cardiaque et complications cardiovasculaires Le lien entre la fréquence cardiaque et la survenue de complications cardiovasculaires, passe probablement par l’activation sympathique. Celle-ci peut avoir un effet mécanique direct en augmentant le travail cardiaque ainsi que la consommation en oxygène, mais elle peut aussi induire une hypertrophie ventriculaire gauche, des arythmies, une diminution de la réserve coronaire, des thromboses vasculaires, une augmentation du stress artériel, une diminution de la compliance artérielle favorisant la survenue de rupture de plaques.   Fréquence cardiaque et mortalité La fréquence cardiaque est associée à la mortalité toutes causes, essentiellement chez les hommes dans l’enquête de Framingham et ce, indépendamment de l’âge. Chez les femmes > 50 ans, on observe la même association avec la mortalité globale que chez les hommes. Cette association n’est pas observée chez les femmes < 50 ans. Le risque de décès est augmenté de 14 à 17 % pour chaque augmentation de 5 à 10 bpm dans l’enquête de Framingham. Au cours de l’essai SYSTEUR, la mortalité était nettement plus élevée dans le groupe placebo chez les patients ayant une fréquence cardiaque ? 79 bpm par rapport à ceux ayant une fréquence < 79 bpm. Chez les patients hypertendus, la valeur pronostique de la fréquence cardiaque était observée chez les hommes et non chez les femmes, et il existait une forte association avec les accidents vasculaires cérébraux et les accidents coronariens. La même observation est faite chez les patients ayant un diabète de type 2, ainsi que ceux ayant une insuffisance cardiaque. Le risque de mort subite était augmenté chez les patients ayant une fréquence cardiaque élevée après infarctus du myocarde, confirmant l’importance d’un traitement à visée protectrice. La fréquence cardiaque diurne n’est pas corrélée avec la mortalité, alors que la fréquence cardiaque au cours du sommeil l’est.   Ralentir la fréquence cardiaque pour prolonger la vie ? La question en suspens est de savoir si la vie peut être prolongée par un ralentissement de la fréquence cardiaque. Chez l’animal, des singes soumis à un régime hypercholestérolémiant, dont la fréquence cardiaque est ralentie, ont une moindre incidence d’apparition de sténoses artérielles. Chez l’homme, on sait que le ralentissement de la fréquence cardiaque avec les traitements bêtabloquants diminue la mortalité en postinfarctus et au cours de l’insuffisance cardiaque par un effet direct ou indirect. Au cours de l’hypertension artérielle, 30 % des patients ont une fréquence cardiaque accélérée. Les bêtabloquants et certains inhibiteurs calciques (diltiazem et verapamil) peuvent réduire la fréquence cardiaque, de même que l’ivabradine. La question qui se pose actuellement est de reconsidérer le rôle cardioprotecteur des bêtabloquants les plus récents chez l’hypertendu, rôle qui a été remis en cause avec les anciens bêtabloquants.   Quelle valeur pronostique de la variabilité de la FC ? Enfin, la valeur pronostique de la variabilité de la fréquence cardiaque est débattue. Ainsi, une diminution de la variabilité RR est associée à un mauvais pronostic chez les patients ayant fait un infarctus du myocarde ou ayant une insuffisance cardiaque. L’étude de la variabilité de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle de façon simultanée permet d’étudier le baroréflexe spontané. La sensibilité diminuée du baroréflexe au cours de l’insuffisance cardiaque est associée à un mauvais pronostic.   En conclusion, il reste encore un certain nombre de questions non résolues   La fréquence cardiaque doit être mesurée en position assise après 5 min de repos ; 30 secondes de mesure sont réalisées à deux reprises. Elle doit être aussi mesurée après orthostatisme. La fréquence cardiaque (comme la pression artérielle) peut varier selon que la mesure est réalisée par un médecin, une infirmière ou un appareil automatique, témoignant d’un effet « blouse blanche ». La fréquence cardiaque doit être rapportée de façon parallèle par le patient lors de ses automesures tensionnelles et aussi mesurée au cours des mesures ambulatoires de pression artérielle. D’après la communication de Gianfranco Parati, Milan, Italie

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