Publié le 13 déc 2005Lecture 3 min
Fruits et légumes : la santé dans l'assiette
E. VINCENT, d'après un entretien avec le Pr Christian Rémesy (directeur de recherche à l’INRA)
Dans un entretien avec Cardiologie Pratique, le Pr. Christian Rémesy (directeur de recherche à l’INRA) plaide pour une augmentation de la consommation de fruits et légumes : tout simplement parce qu’il s’agit d’aliments riches en fibres et facteurs de protection.
Cardiologie Pratique - Pourquoi faut-il manger plus de fruits et de légumes ?
Christian Rémesy - Il s’agit d’aliments riches en fibres et facteurs de protection. En effet, les fruits et les légumes contiennent, outre des fibres, de nombreux éléments solubles efficaces pour lutter contre différents maux de notre société : hypercholestérolémie, hypertension artérielle, surcharge pondérale, cancers.
Riches en potassium, les fruits et légumes ont un effet alcalinisant qui neutralise les acides organiques et freine la fuite urinaire du calcium, si bien qu’elle freine aussi l’ostéoporose
Riches en vitamine C, ces produits ont des effets antioxydants qui aident à lutter contre les facteurs de pollution.
Les plantes potagères ne sont pas toutes comestibles de la même façon ; pour certaines la partie consommée peut-être la racine, pour d’autres le bulbe, la tige, les feuilles, les fleurs, le bouton, les fruits (tomates, poivrons…) ou encore les graines, ce qui influence leur valeur alimentaire, mais dans tous les cas, il s’agit d’aliments peu énergétiques.
Les fruits, agrumes, baies, fruits à noyau ou à pépins, exotiques ou non, sont dans l’ensemble plus énergétiques car plus sucrés : ils sont également riches en fibres, éléments minéraux comme le potassium et vitamines et l’augmentation de consommation observée au cours des dernières années constitue une bonne nouvelle, surtout car elle est le fait des populations les plus jeunes.
Faut-il obligatoirement consommer les fruits et légumes de saison ?
Il est toujours intéressant de consommer les produits de saison, mais on peut également se faire plaisir avec des produits d’autres hémisphères à condition qu’ils ne soient pas trop pénalisés par leur transport. Ce que je critiquerais davantage, ce sont les fruits et légumes « de saison » comme les tomates ou aubergines poussés sous serre où ils manquent de lumière pour faire un aliment de qualité.
On a beaucoup parlé de l’appauvrissement des sols, mais je pense qu’il s’agit d’un problème de rendement que l’on essaye d’augmenter par l’utilisation excessive d’engrais et une irrigation forcée.
Qu’en est-il des produits transformés ?
Ce que je dénonce pour ma part, c’est surtout la concurrence déloyale des produits transformés au détriment des produits frais : ces produis bien emballés, bénéficient des meilleures publicités pour vanter leurs qualités fonctionnelles et les avantages qu’ils peuvent procurer en matière de santé à juste prix mais ils ne devraient pas concurrencer les produits frais et, ils n’ont pas toujours le même index glycémique, ni le même rapport sodium/potassium.
Au total, il faut encourager la consommation de fruits et légumes.
Tout simplement par ce que ces aliments naturels ont de multiples fonctions bénéfiques tout à fait remarquables que ne possèdent pas les produits transformés. Ceci permet de participer à la lutte contre de nombreuses pathologies en progression dans le monde qu’elles soient métaboliques, cardiovasculaires, ostéophytiques, oculaires ou encore rénales.
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