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Études

Publié le 09 mai 2006Lecture 2 min

PROGRESS-AMS

A. MARQUAND, Saint-Raphaël

ACC

Si les stents ont révolutionné la cardiologie interventionnelle, ils gardent quelques inconvénients tels que la vasomotricité ultérieure du vaisseau ou encore l’accessibilité pour des pontages futurs pour les chirurgiens. D’où l’idée du stent résorbable ! L’étude PROGRESS-AMS (Clinical Performance and Angiographic Results of the Coronary Stenting with Absorbable Metal Stents), présentée par Raimund Erbel, est une étude passionnante car il s’agit des premières implantations coronaires chez l’homme (étude FIM, pour « First in Man »), les travaux précédents portant sur des implantations sur des artères périphériques.

Cette étude non randomisée porte sur des monolésions des coronaires natives, avec comme but d’obtenir un taux de MACE à 4 mois < 30 %, jugé comparable à ce qu’on observe avec un stent nu conventionnel. Les MACE étaient définis classiquement comme la survenue de décès cardiaques, infarctus ou revascularisations guidées par la récidive ischémique. Ont été inclus des patients en angor stable ou instable, porteurs d’une monolésion de 3 à 3,5 mm de diamètre du vaisseau, de moins de 15 mm de longueur. Le stent employé contient 93 % de magnésium (3 à 4,5 mg) et 7 % de terres rares et se résorbe en 2 à 3 mois. Le magnésium a retenu l’attention des cliniciens en raison des besoins de l’organisme (350 mg/j), de ses propriétés antiarythmiques, anticalciques et d’une suspicion d’effet bénéfique sur la resténose (une seule étude cependant) ; il n’est pas allergénique, non plus. Le patient a été prédilaté au ballon puis le stent a été largué à une pression n’excédant pas 16 atmosphères, puis redilaté au ballon si besoin. Les auteurs avaient prévu de suivre la cinétique de résorption des stents à l’IRM et au scanner, mais en fait ce nouveau stent est invisible avec les deux techniques et a donc le grand avantage de ne donner aucun artefact et de permettre une lecture optimale de la lumière vasculaire dans le stent. Les résultats angiographiques sont, en revanche, moins extraordinaires avec un index de perte de 1,09 mm à 4 mois, laissant présager un taux de resténose élevé à la fin du suivi classique (6 -8 mois). Le taux de MACE, quant à lui, est de 23,8 % à 4 mois, donc conforme à l’objectif fixé, le seul composant de ces MACE étant en fait le taux de redilatations guidées par la récidive ischémique. Ce nouveau stent tient donc ses promesses quant aux objectifs fixés pour sa première étude humaine. Toutefois, le taux de resténose apparaît prohibitif ; on est loin du FIM de Cypher®. La solution viendra probablement de modifications complémentaires du stent, et notamment de l’association à un traitement anti-prolifératif, pour devenir un « stent actif résorbable ».

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