21 Shades (and More) to Pass Away* - *21 nuances (et plus) pour expirer

Suivant les décisions courageuses de nombreux maires américains : interdire le tabac dans les lieux publics y compris les parcs, j’espérai que la direction de l’Hôpital Américain de Paris imposerait l’interdiction de fumer dans tout son périmètre, jardin compris.   Fumeurs, ce lieu est le vôtre Il n’en n’est malheureusement rien ! Sous les panneaux « Tobacco Free Hospital » on trouve désormais la pancarte fléchée : « Espace fumeur toléré ». Soi-disant sous la pression des fumeurs et en dépit des protestations de nombreux d’entre nous un local vitré (une véranda agréable !) vient d’être achevé. Ironie du sort ou provocation ? L’entrée du fumoir jouxte l’entrée du « Health Center » dédié au dépistage des affections cardiovasculaires, entre autres, centre dont l’établissement n’est pas peu fier à juste titre d’ailleurs. Les patients quittant l’Espace Diagnostic Santé auront tout loisir d’être confrontés aux fumeurs de la cellule concédée au tabac. Local fort élégant au demeurant : guéridons « design » en aluminium marqueté, bancs en teck, sol carrelé, vitres teintées et ajout récent pour les froideurs de l’hiver afin que rien ne rebute les participants, d’une colonne chauffante, un esprit taquin la nommerait : colonne (Philip) Morris. L’été, auront-ils droit à un climatiseur ? Rien n’interdit d’en faire la demande !   Un bel exemple Effluves de tabac qui viennent taquiner les utilisateurs de ce couloir très passant et stimuler les clients du Restaurant des Visiteurs qui aimeront probablement « en griller une » avec leur café… au milieu des soignants, bel exemple ! Il y a plusieurs mois maintenant j’avais proposé à la direction par le biais de la Médecine du Travail d’aider financièrement les femmes (nombreuses à fumer dans notre hôpital) à cesser cette habitude en leur fournissant gratuitement des patchs de nicotine. Malheureusement cette initiative n’a pas vu le jour (pour des raisons qui restent à éclaircir). J’ai depuis constaté avec plaisir qu’une telle initiative auprès de femmes enceintes était mise en place avec succès en Écosse(3). C’est donc possible ! Prenant l’ascenseur avec un soignant, un brancardier ou autre technicien dont les habits sont imprégnés par l’odeur du tabac je ne peux m’empêcher d’avoir un mouvement de recul. Je considère personnellement qu’il s’agit d’un manque de respect vis-à-vis des patients confrontés bien malgré eux à ces senteurs incommodantes. Et d’ailleurs que pensent les patients hospitalisés luttant pour cesser le tabac ? Que deviennent nos conseils, nos recommandations formelles pour l’arrêt total et définitif de la cigarette ? Hospitalisés parfois pour une affection déclenchée par la cigarette, de leur fenêtre ou pendant leurs déplacements, ils assistent à ce spectacle désolant de blouses blanches s’intoxiquant par le tabac… car les fumeurs se répandent aussi vers les jardins, nonobstant le dispendieux endroit réservé.   Premier jalon vers l’interdiction totale de fumer Certes on ne peut pas empêcher aux gens de fumer, pas plus qu’on ne peut leur interdire l’alcool. Néanmoins, consommer des boissons alcoolisées est interdit sur son lieu de travail. Alors pourquoi autoriser le tabac dans un espace de santé ? Les fumeurs auront tout loisir de s’adonner à leur plaisir à leur domicile. Le Boards of Governors, constitué en grande partie de Nord- Américains pourrait à ce titre interdire la plus petite cigarette parking et jardins compris dans tout l’établissement, on le rappelle, incorporé aux États-Unis par Acte du Congrès (1913). La première décision ne seraitelle pas d’éviter la dispersion des fumeurs en dehors du local, risque de sanction à la clé ? En attendant ce premier diktat (!), je vais de ce pas installer l’article de l’American Cancer Society sur les guéridons et bancs du fumoir. Combien d’habitués le liront-ils ? Combien de temps y restera-t-il ?