Publié le 08 jan 2013Lecture 4 min
Où se fait l’activité de cardiologie interventionnelle en France ?
F. ALBERT*, M. PANSIERI** *CHG de Chartres ; **CHG d’Avignon
CNCH
Les données récentes extraites du livre blanc du CNCH
Le Collège national des cardiologues des hôpitaux (CNCH) regroupe la cardiologie hospitalière non universitaire, les établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC ex-PSPH) et les hôpitaux militaires, soit environ 400 hôpitaux et 2 300 cardiologues (38 % des cardiologues) dont 290 cardiologues interventionnels. En 2009, le CNCH devient le leader de l’activité en cardiologie avec 48 % de l’ensemble des séjours de cardiologie en France et une prise en charge des pathologies de niveau de gravité élevé, la cardiologie libérale et les CHU se partageant le reste de l’activité (figure 1).
Figure 1. L'activité de cardiologie en France est principalement réalisée par les établissements du CNCH qui assurent 48 % de l'activité totale.
Méthodologie du travail
Une analyse de l’ensemble des séjours de 2009 a été effectuée à partir de la base nationale de la Classification commune des actes médicaux (CCAM) 2009 des actes de cardiologie interventionnelle pour l’ensemble des centres hospitaliers (CHU, CNCH, Privé). Il n’existe pas en effet de groupe homogène de malades (GHM) ou groupe d’activité exclusivement dédiée à la cardiologie interventionnelle. Il paraissait donc plus opportun de partir de la pratique médicale, donc de la classification CCAM pour identifier les GHM correspondants.
Où se font les séjours de cardiologie interventionnelle ?
Parmi les 218 services de cardiologie du CNCH, 82 centres ont obtenu l’autorisation de pratiquer en cardiologie interventionnelle. Ils sont le plus souvent implantés au niveau de la préfecture de chaque département en dehors du CHU de référence : cela représente près de 45 % de l’ensemble des centres français de cardiologie interventionnelle. L’offre de soins en cardiologie interventionnelle existe dans 3 départements français sur 4 et réalise ainsi un maillage presque homogène du territoire.
L’activité du CNCH correspond à un réel besoin sanitaire au sein de chaque région et évite des délais de transferts longs pour assurer une meilleure prise en charge des infarctus qui représentent près de 50 % de l’activité de cardiologie interventionnelle. Cela justifie le maillage territorial entre les structures de proximité et le centre de cardiologie interventionnelle départemental. Le CNCH arrive en deuxième position avec 31 % des séjours de cardiologie interventionnelle juste après le privé (45 % de l’activité nationale), les CHU étant en troisième position (24 % de l’activité nationale). Dans certaines régions de France (Poitou-Charentes, Picardie, Centre, Nord-Pas-de- Calais, Alsace et Corse), le CNCH assure plus de 40 % de l’activité de cardiologie interventionnelle.
Quel type d’activité et quels patients ?
L’activité principale est le SCA ST+ et le SCA non ST+. Les infarctus sont pris en charge par le CNCH à 60 %. Ainsi, le CNCH prend en charge 43 % des patients les plus graves (niveau 4) versus 35 % pour les CHU et 22 % pour le privé. L’activité programmée ou ambulatoire n’est que de 28 % versus 50 % pour le privé et 22 % pour les CHU (figure 2).
Figure 2. A. Analyse du positionnement par degré de gravité. B. Analyse des actes de coronarographie/angioplastie.
Quels messages ?
Le CNCH est devenu un acteur important de la cardiologie interventionnelle et occupe la deuxième place en termes d’activité après le privé et devant les CHU. L’objectif n’est pas bien entendu d’opposer CHU, CNCH et centres privés qui sont le plus souvent complémentaires dans la prise en charge des patients contribuant ainsi au maillage territorial. Ainsi, près de 50 000 angioplasties sont réalisées en CNCH avec un ratio angioplastie/coronarographie de 0,47 élevé confirmant une prise en charge importante des syndromes coronaires aigus en France, y compris les plus graves.
Peu de centres de cardiologie interventionnelle en CNCH ont actuellement l’autorisation d’implanter des TAVI (seuls les centres équipés de chirurgie sur place). Cette technique pourrait évoluer dans les années à venir afin de permettre des autorisations nouvelles dans les centres du CNCH qui accueillent souvent cette population âgée. Ces centres de cardiologie interventionnelle du CNCH, souvent dépourvus de chirurgie cardiaque, doivent développer des liens plus modernes avec les centres référents de chirurgie cardiaque via la télécardiologie et le partage d’images afin de mieux structurer la Heart Team recommandée par nos guidelines.
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