Publié le 10 mai 2005Lecture 3 min
ASCOT-BPLA : une franche supériorité de la stratégie basée sur amlodipine
J. CHAPSAL, Paris
ACC
Une nouvelle fois, l’étude ASCOT a été interrompue prématurément en raison d’une surmortalité dans l’un des deux bras de l’essai. Il y a 2 ans, le bras lipide de la même étude (ASCOT–LLA) avait nécessité son arrêt prématuré en raison de la démonstration de l’efficacité de l’atorvastatine 10 mg chez les hypertendus contrôlés, et un cholestérol total < 2,50 g/l présentant au moins trois autres facteurs de risque.
Objectif
L’objectif d’ASCOT a été de démontrer qu’un traitement de base par un antagoniste calcique, l’amlodipine, apporte un bénéfice supérieur à celui d’un traitement basé sur les bêtabloquants dans la prise en charge de l’hypertension artérielle.
Depuis la vive polémique ayant embrasé la communauté cardiologique quant à l’utilité des anticalciques dans le traitement de l’HTA, les études étaient venues infirmer de façon définitive cette hypothèse et confirmer leur efficacité et leur sécurité d’emploi. Mais les anticalciques peuvent-ils diminuer le risque d’infarctus chez l’hypertendu ? Telle est la question à laquelle devait répondre l’étude ASCOT.
Méthode
L’étude ASCOT avait pour objectif de comparer les effets de l’amlodipine associée ou non à un IEC à ceux de l’aténolol associé ou non à un diurétique sur le risque de survenue d’infarctus du myocarde chez les patients ayant une PAS > 160 mmHg ou une PAD > 100 mmHg. Si les patients étaient déjà traités, ils pouvaient être inclus dans l’étude si leur pression artérielle restait > 14/9 mmHg.
Au total, 19 257 patients hypertendus, âgés de 40 à 79 ans, sans antécédents d’infarctus ou de coronaropathie ont été inclus.
Un arrêt prématuré
La démonstration d’un bénéfice clinique en faveur de l’amlodipine avait conduit à arrêter l’étude prématurément le 8 décembre 2004 et ce sont ses premiers résultats qu’a présentés P. Dahlöf.
Une réduction de la mortalité totale
Le traitement « moderne » basé sur l’amlodipine a entraîné une réduction significative de la mortalité totale de 14 % (p = 0,005).
Sous traitement, on observe une baisse tensionnelle moyenne à 136,3/78,4 mmHg dans le groupe bêtabloquant + diurétique versus 135,5/77,1 mmHg sous inhibiteur calcique + IEC.
Dans le groupe amlodipine, on retrouve une diminution significative des triglycérides, un HDL plus élevé, une pression artérielle significativement plus basse (différence moyenne de 2,9/1,8 mmHg en faveur de l’amlodipine). Les résultats figurent dans le tableau suivant.
L’arrêt prématuré de l’essai n’a pas permis d’atteindre l’objectif visé du nombre d’événements du critère primaire (infarctus fatal ou non). Les anticalciques, une nouvelle fois, démontrent leur effet favorable sur la prévention des AVC. Il est intéressant de noter la diminution significative des nouveaux cas de diabète.
Les résultats sont homogènes et le bénéfice de l’association IEC-inhibiteurs calciques comparativement au traitement conventionnel bêtabloquant + diurétique est observé dans tous les sous-groupes. Ce bénéfice est précoce et s’observe à tous les stades du suivi.
Enfin, il n’y a aucune différence en termes de tolérance du traitement entre les deux groupes.Ces résultats préliminaires seront confirmés par la publication définitive de l’étude, très probablement à l’ESC en septembre prochain.
Quel que soit le mécanisme de cette protection, l’étude ASCOT-BPLA démontre que le traitement associant ou non l’inhibiteur calcique à l’IEC permet une meilleure réduction des événements cardio-vasculaires dans le traitement de l’HTA.
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