Publié le 22 nov 2005Lecture 3 min
Blocage des récepteurs CB1 : une nouvelle approche dans la stratégie de prise en charge des facteurs de risque
M. NGUYEN
ESC
A. Sharma (McMaster, Canada), se référant à l’étude INTERHEART, a rappelé que l’obésité abdominale qui traduit une adiposité viscérale, avait été identifiée sur une population de 30 000 individus dans une cinquantaine de pays répartis sur la planète comme un prédicteur puissant et indépendant du risque cardiaque d’origine métabolique et en particulier de l’infarctus du myocarde. Ce qu’il faut avoir à l’esprit, a-t-il ajouté, c’est que le risque existe même chez des sujets dont l’IMC (index de masse corporelle) est de 20 kg/m2.
Un certain nombre d’études ont corroboré ces résultats en montrant que l’accumulation de la graisse abdominale participerait au développement du diabète, des accidents vasculaires cérébraux, au dysfonctionnement rénal et à d’autres pathologies vasculaires ou métaboliques ; c’est ce qui a conduit la Fédération internationale du diabète à décider de modifier la définition du syndrome métabolique en y incluant une augmentation de la circonférence abdominale.
La graisse intraabdominale : un tissu très actif
Ce que cache ce tour de taille, c’est à la fois le tissu sous-cutané adipeux, mais surtout un tissu adipeux intraabdominal très actif sur le plan métabolique puisqu’à cette masse grasse sont corrélés les troubles du métabolisme glycémique, l’insulinorésistance, ainsi que le diabète, comme le soulignait J. Betteridge (Londres).
Il est probable que l’insulinorésistance conduise au développement d’un profil lipidique athérogène caractérisé par :
• un excès de triglycérides circulants,
• un HDL-cholestérol bas,
• et un excès de particules petites et denses de LDL-cholestérol. La lipolyse de ce tissu adipeux entraîne un excès d’acides gras libres dans la veine porte.
Le tissu adipeux sécrète une grande variété d’adipokines, dont la leptine et l’adiponectine. Alors que l’adiponectine a normalement pour rôle de réduire le taux des acides gras libres circulants, de contrôler la libération du glucose hépatique et d’augmenter la sensibilité à l’insuline circulante, donc d’avoir un effet antiathérogène en limitant de l’accumulation des lipides et l’adhésion aux cellules endothéliales, après lésion vasculaire, il apparaît qu’en cas d’obésité abdominale ces systèmes de défense soient réduits : on observe une diminution de la sécrétion abdominale de leptine et des taux plasmatiques d’adiponectine.
Un rôle pro-inflammatoire
On a pu observer une sécrétion accrue d’adipokines pro-inflammatoires comme le TNF-alpha, ce qui conduit à postuler que l’adiposité intraabdominale pourrait contribuer à la composante inflammatoire de l’athérosclérose.
Le blocage des récepteurs CB1
J.-P. Després (Montréal) a présenté les derniers résultats en date du programme RIO, comportant 4 phases II : RIO-lipides, RIO-Europe, RIO-America et RIO-Diabète, soit au total quelque 6 600 patients en surcharge pondérale, chez lesquels sont évalués les effets métaboliques et pondéraux.
Importance du tour de taille
Les critères principaux de ces études étaient le poids du corps, la circonférence abdominale, ainsi que des paramètres métaboliques, comme le HDL-cholestérol, les triglycérides, la glycémie, l’insulinémie, et l’hémoglobine glycosylée (HbA1c) dans RIO- Diabète.
Perte de poids
Les résultats du programme RIO, concordants pour les 4 études montrent que le rimonabant à la dose de 20 mg/jour permet :
• une perte de poids significative,
• une mobilisation substantielle du tissu gras abdominal, comme en témoignent la diminution du tour de taille,
• la perte de poids,
• et une amélioration du profil métabolique, glucidique et lipidique.
Amélioration du profil métabolique
Les bons résultats initiaux se sont maintenus à 2 ans comme le montre l’étude RIO-Europe. Les analyses de RIO-Lipides révèlent que les patients présentant un syndrome métabolique bénéficient du rimonabant qui permet :
• une nette amélioration de leur profil de risque avec une augmentation de taille des particules LDL-C,
• une diminution du taux des petites particules LDL-C particulièrement athérogènes,
• un abaissement des taux d’insuline et de glucose plasmatiques.
Par ailleurs, le taux de protéine C-réactive (CRP), marqueur de l’inflammation, diminue sous traitement ; le taux d’adiponectine circulante augmente parallèlement à la perte de poids.
Le profil de tolérance est bon, aussi bien à un an qu’au bout de deux ans de traitement, ce qui permet à J.-P. Després de conclure à l’intérêt du rimonabant dans la prise en charge des facteurs de risques cardio-métaboliques des sujets présentant une obésité abdominale.
D'après un symposium sanofi aventis présidé par J-P. Bassand (Besançon) et L. M. Ruilope (Madrid).
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