Hypercholestérolémie : l'étude REALITY II, une disparité entre le niveau de risque et l'atteinte de l'objectif

But de l’étude Les bénéfices du traitement hypolipémiant sur le risque cardiovasculaire ont été bien établis et ont conduit aux recommandations françaises dans le traitement des dyslipidémies par l’AFSSAPS en 2005. L’objectif de l’étude était d’obtenir les données descriptives sur la prise en charge des dyslipidémies en médecine générale afin d’évaluer l’obtention ou non des cibles de LDL en fonction des recommandations.   Méthode Les patients dyslipidémiques recevant un traitement hypolipémiant ont été recrutés de façon consécutive, les antécédents de maladie cardiovasculaire et le nombre de facteurs de risque étaient documentés, ce qui a permis de classer ces patients en 5 catégories de risque : - aucun facteur de risque en dehors de la dyslipidémie, - 1 facteur de risque, - 2 facteurs de risque, - ≥ 3 facteurs de risque, - et patients à haut risque (antécédents de maladie cardiovasculaire, diabète de type 2 avec risque CV élevé et risque > 20 % à 10 ans chez les patients en prévention primaire).   Résultats Les objectifs thérapeutiques étaient conformes à ceux des recommandations de l’AFSSAPS 2005. Les caractéristiques des patients (n = 2 727) étaient les suivants : - sexe féminin : 46,7 % - âge moyen (années) : 64,7 ± 11,0 - tabagisme : 10,9 % - diabète de type 2 : 22,2 % - hypertension : 59,6 % - antécédents familiaux de MC sévère précoce ou décès subit : 14,1 % ou antécédent d’événement CV : 27,3. 70 % recevaient une statine en monothérapie, 24,3 % un fibrate en monothérapie, le reste se répartissant en des associations et autres traitements hypo-lipémiants. Le taux moyen de LDL-cholestérol selon le niveau de risque cardiovasculaire figure dans le tableau ci-dessous. Analyse La proportion de patients à l’objectif cible de LDL-cholestérol était d’autant plus faible que les patients étaient à risque élevé. 58 % d’entre eux n’atteignent toujours pas l’objectif thérapeutique de LDL-C< 1 g/l (figure). Proportion de patients à l’objectif cible de LDL-C. M. Farnier (Dijon) a commenté les résultats de cette étude en précisant : « Les patients qui présentent de nombreux facteurs de risque de maladie cardiovasculaire doivent atteindre les objectifs thérapeutiques. Dans la pratique clinique actuelle, ce sont ces mêmes patients à risque qui sont le moins susceptibles d’y parvenir. Cette situation montre l’importance de mener des soins primaires efficaces et suggère qu’il faut envisager de recourir chez ces patients à haut risque à des stratégies thérapeutiques alternatives au traitement par statine en monothérapie afin d’obtenir une baisse supplémentaire significative du LDL-C ». Ce travail démontre le bénéfice à obtenir en atteignant la cible des patients traités et tout particulièrement des patients à risque élevé.