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Études

Publié le 26 jan 2010Lecture 2 min

JUPITER au féminin

J. CHAPSAL, Paris

AHA

On se souvient des résultats de l’étude JUPITER, communiqués à l’AHA 2008. Cette étude arrêtée avant terme avait permis de démontrer l’efficacité en prévention primaire de la rosuvastatine. Pour la première fois, une statine, la rosuvastatine, démontrait une réduction de la mortalité totale en prévention primaire. L’intérêt du « blocage » précoce de la maladie athéromateuse était ainsi démontré.

JUPITER et les femmes   De nouvelles données concernant la femme dans l’étude JUPITER ont été communiquées. Cette nouvelle analyse, portant sur 6 801 femmes âgées de 60 ans ou plus, en bonne santé apparente, avec un taux faible à modéré de LDL-cholestérol (< 1,30 mg/l) et un taux élevé (≥ 2 mg/l) de CRPus. Les patientes ont été randomisées pour recevoir soit un placebo, soit de la rosuvastatine jusqu’à l’apparition d’un des éléments du critère principal composite associant décès de cause cardiovasculaire, infarctus non mortel, AVC non mortel, revascularisation et hospitalisation pour angor instable. À l’état basal, les femmes étaient plus âgées et plus fréquemment hypertendues ou avec un syndrome métabolique et fumaient moins. En termes de risque absolu de survenue du critère principal, les femmes sous rosuvastatine et placebo étaient à risque plus faible (0,57 et 1,04 respectivement) que les hommes (0,88 et 1,54 respectivement). Par contre, la réduction du risque relatif d’événements du critère principal, par la rosuvastatine, a été comparable et statistiquement significative à la fois chez les femmes et chez les hommes. Un bénéfice plus important chez les femmes en termes de revascularisation artérielle a été constaté (OR 0,24, p < 0,001). Il n’y a pas eu d’augmentation significative ni du risque de myopathie, ni de cancer dans les deux sexes. Une incidence plus élevée des cas de diabète a été retrouvée chez les patientes traitées par rosuvastatine, mais pas chez l’homme. Ces données confirment que la rosuvastatine, chez les femmes en bonne santé apparente avec une CRPus élevée mais un taux bas de LDL-cholestérol, a un effet similaire à celui observé chez l’homme : réduction significative et proportionnelle des événements cardiovasculaires.   JUPITER aux USA : ARIC Au cours de la même session, une communication a rapporté les implications cliniques de l’étude JUPITER dans la population des États-Unis, c’est l’étude ARIC (Atherosclerosis Risk In Communities). La population étudiée a été stratifiée en 4 groupes selon les taux de LDL-cholestérol et de CRPus. L’incidence des événements cardiovasculaires dans chacun des groupes a été évaluée et comparée. Un total de 8 907 participants a été sélectionné et 18,2 % (n = 1 621) étaient éligibles à l’étude JUPITER. Les patients avec une CRPus ≥ 2 mg étaient le plus souvent des femmes, des patients de race noire, ils avaient des valeurs plus élevées de triglycérides, de pression artérielle, d’index de masse corporelle, un taux plus bas de HDL et des taux plus élevés de mortalité cardiovasculaire. La mortalité était corrélée au taux de LDL-cholestérol. Dans le groupe éligible à l’étude JUPITER, les taux de morbidité et de mortalité cardiovasculaire étaient comparables à ceux du groupe placebo de l’étude JUPITER. En conclusion, selon cette analyse, une large part de la population américaine est éligible dans les critères de l’étude JUPITER et pourrait bénéficier du traitement par la rosuvastatine.

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