Publié le 26 sep 2006Lecture 3 min
La VO2 : quand, comment ?
C. FATTELL et D.-M. MARCADET, clinique Bizet, Paris
Cœur et Sport
Le terme « VO2 » définit la consommation d’oxygène par l’organisme ; elle s’exprime en litre par minute (l/min) ou en millilitres par minute et par kilo lorsqu’elle est ramenée au poids (ml/min/kg). Par extension, il exprime aussi l’examen qui permet de mesurer le débit des gaz expirés lors d’un test d’effort. Cet examen permet ainsi de connaître la consommation d’oxygène (VO2) mais aussi la production de gaz carbonique (CO2) et le débit ventilatoire (VE).
Au cours de l’exercice, l’ensemble de ces paramètres augmente au fur et à mesure que la charge augmente. On parle de VO2 max lorsque la courbe de VO2 en fonction de la charge marque un plateau, c'est-à-dire lorsque toute augmentation de la charge n’entraîne pas d’augmentation de la VO2. Le maximum de la capacité fonctionnelle de l’organisme est alors atteint. Cette VO2 max dépend de plusieurs facteurs : génétique, sexe, âge, masse musculaire et notamment de la capacité de transport de l’oxygène de l’air ambiant jusqu’à la cellule. C'est dire qu’elle dépend directement de la fonction des systèmes respiratoire et cardiovasculaire. C’est pour cette raison que la VO2 est utilisée pour les évaluer. La VO2 max est cependant difficile à atteindre et le plateau est rarement marqué chez les sujets non entraînés. On parlera alors de pic de VO2 au lieu de VO2 max.
Quand ?
La VO2 est utilisée essentiellement dans le domaine de la médecine du sport et en pathologie.
Dans le domaine sportif
Elle permet :
• une évaluation des capacités d’endurance des athlètes,
• grâce à la mesure des seuils ventilatoires ou par la mesure associée des lactates, de donner, aux préparateurs physiques, des éléments nécessaires à leur entraînement.
La mesure de la VO2 peut être demandée dans le cadre d’une consultation en vue d’un séjour en altitude. Sachant que la pression barométrique diminue avec l’altitude, la pression partielle en oxygène diminue aussi. L’aptitude physique d’un sujet va donc baisser avec l’hypoxie. En réalisant cette mesure de VO2, on pourra estimer la capacité physique et prévoir celle d’altitude (elle diminue de 10 % environ par 1 000 m au-delà de 1 000 m).
En pathologie médicale
- Pour le diagnostic d’une dyspnée d’effort : l’examen permet de rechercher le facteur limitant l’effort : système cardiovasculaire, système respiratoire ou musculaire en dehors d’une anémie.
- Le recueil et l’analyse des paramètres ventilatoires permettent d’éliminer une dyspnée psychogène sans limitation de la VO2, d’une dyspnée réellement pathologique avec limitation de la VO2. Il s’agit très fréquemment d’un syndrome d’hyperventilation dans un contexte anxiogène.
- Lorsque la limitation de l’exercice est liée au système cardiovasculaire, on retrouve une diminution de la VO2 qu’elle soit due à une ischémie myocardique (elle s’accompagne alors de signes électriques) ou à une insuffisance cardiaque. Dans ce dernier cas, la VO2 a une valeur pronostique et peut servir à décider du moment de la transplantation. Elle permet d’évaluer l’insuffisant cardiaque traité afin de réajuster la thérapeutique et de déterminer les paramètres d’entraînement en réadaptation cardiaque.
Comment ?
La technique est simple. Elle peut être réalisée sur un cycloergomètre ou sur tapis roulant. On placera un embout buccal ou un masque sur le visage pour recueillir les gaz expirés. Ces gaz sont analysés dans des appareils de plus en plus perfectionnés permettant d’obtenir des mesures à chaque cycle respiratoire (les premières mesures s’effectuaient à partir d’une chambre de mélange et nécessitaient un sac de Douglas). L’électrocardiogramme 12 dérivations en continu est systématique en cardiologie, les pneumologues n’utilisant qu’une seule dérivation pour connaître la fréquence cardiaque. Dans certains cas on pourra associer une spirométrie (courbe débit/volume), une mesure des gaz du sang à l’effort, une surveillance de la saturation en oxygène par électrode digitale ou un prélèvement sanguin pour la mesure des lactates.
Conclusion
La mesure de la consommation d’oxygène est un examen simple utilisé de plus en plus souvent en cardiologie pour l’évaluation des pathologies mais aussi pour adapter les thérapeutiques et les séances de réentraînement à l’effort en réadaptation cardiaque.
Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.
pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.
Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :
Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :