Publié le 23 sep 2008Lecture 2 min
L'étude ERATO - La dronédarone améliore le contrôle de la fréquence ventriculaire dans la FA permanente
J. CHAPSAL, Paris
ESH
Dans la FA permanente, où le retour au rythme sinusal n’a pu être obtenu, la seule option thérapeutique disponible est de ralentir la fréquence cardiaque. L’étude ERATO, dont l’investigateur est J.-N. Davy (Montpellier) montre qu’un nouveau traitement, la dronédarone, permet de réduire significativement la fréquence ventriculaire moyenne sur 24 heures.
L’absence de contrôle de la fréquence cardiaque est souvent responsable de symptômes et risque d’entraîner une détérioration de la fonction ventriculaire gauche. Dans l’étude AFFIRM, seuls 64 % des patients avaient bénéficié d’un contrôle adéquat de leur fréquence cardiaque par les traitements alors disponibles : bêtabloquants, inhibiteurs calciques et digitaliques.
ERATO (the Efficacy and safety of dRonedArone for the conTrOl of ventricular rate during atrial fibrillation) est une étude randomisée en double aveugle, menée contre placebo. Cette étude visait à tester l’efficacité et la tolérance de la dronédarone sur le contrôle de la fréquence cardiaque chez les patients en FA.
Résultats
174 patients atteints de FA permanente symptomatique depuis au moins 6 mois ont été recrutés.
La dronédarone (Multaq®) permet de réduire de façon significative la fréquence ventriculaire moyenne sur 24 heures en complément du ralentissement constaté avec les autres médicaments ralentissant la fréquence cardiaque et administrés simultanément.
La dronédarone réduit la fréquence cardiaque de 11,7 bpm (p < 0,001) par rapport au placebo, cet effet étant maintenu pendant les 6 mois de l’étude.
À l’effort, on constate également un ralentissement très significatif de la fréquence ventriculaire maximale de 24,5 bpm (p < 0,001). Cet effet très favorable sur la fréquence cardiaque ne s’accompagne d’aucun signe d’intolérance, ni d’effets arythmogènes au cours du suivi.
Les résultats de l’étude ERATO viennent apporter des informations supplémentaires sur l’intérêt de la dronédarone dans la FA et notamment confirmer son efficacité et sa bonne tolérance chez l’ensemble des patients atteints de FA. Dans l’étude majeure de morbimortalité qu’est l’étude ATHENA, et rapporté dans CP n°857, la dronédarone réduit significativement le risque d’hospitalisation pour raison cardiovasculaire ou de décès toutes causes.
Dans l’étude ERATO, les effets secondaires ne sont pas plus fréquents que ceux observés dans le groupe placebo. Les troubles gastro-intestinaux banals et une légère augmentation de la créatinine sérique ont été les effets les plus fréquemment observés dans le groupe dronédarone. Cette augmentation du taux de créatinine survient peu de temps après l’instauration du traitement et retrouve sa valeur initiale dans la semaine qui suit l’arrêt du traitement. Il n’a pas été observé ni d’effets thyroïdiens, ni de fibroses pulmonaires dans le groupe traitement actif.
La dronédarone est ainsi efficace sur le maintien du rythme sinusal, mais aussi sur le contrôle de la fréquence ventriculaire chez les patients en FA permanente ; son efficacité et son profil de tolérance favorable nous permettront une meilleure prise en charge de cette pathologie.
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