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Thérapeutique

Publié le 25 sep 2007Lecture 2 min

Système rénine-angiotensine : un nouveau peptide vasoconstricteur

M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris,


ESH
Il existe plusieurs peptides dérivés des angiotensines qui jouent un rôle important dans la physiopathologie cardiovasculaire. En dehors de l'angiotensine II qui est le peptide principal agissant sur les récepteurs AT1 et AT2, d'autres peptides tels que l'angiotensine (1-7), l'angiotensine III et l'angiotensine IV contribuent à la régulation cardiovasculaire. Un nouveau peptide vasoconstricteur a été isolé des cellules mononucléaires lymphocytaires (S. Karadogan et M. Toelle, Berlin).

La première partie des expériences a révélé que l'incubation de lymphocytes humains produisait une substance vasoconstrictive qui apparaissait en fonction de la durée d'incubation. L’analyse de cette substance a abouti à la caractérisation d'un peptide ressemblant à l'angiotensine II, mais se différenciant d'un seul acide aminé, en position 1 : c’est une alanine remplaçant un aspartate. En présence de lymphocytes en culture, l'angiotensine II est convertie en Ala1-Ang II. Ce peptide a la même affinité sur le récepteur AT1 que l'angiotensine II, mais un effet vasoconstricteur plus faible, et stimule le récepteur AT2. Ainsi, le peptide Ala1-Ang II produit une augmentation de la pression de perfusion rénale dose-dépendante qui n'atteint que 75 % de l'effet maximal induit par l'angiotensine II. Cet effet est totalement bloqué par un antagoniste des récepteurs AT1. Ce peptide Ala1-Ang II induit une vasoconstriction systémique, dont la valeur maximale n'atteint que 78 % de celle induite par l'angiotensine II. Cet effet vasoconstricteur moindre comparativement à l'angiotensine II n'est pas lié à une affinité plus faible pour le récepteur AT1, mais à une affinité plus élevée sur le récepteur AT2 comparativement à l'angiotensine II. L'effet vasoconstricteur moindre de ce peptide par rapport à l'angiotensine II serait peut-être dû à une activation du récepteur AT2 plus marquée et à une plus faible activation du récepteur AT1 peut-être due à un effet agoniste partiel.   L’angiotensine (1-7) • J. Mostard (Hollande) a étudié les effets vasodilatateurs intrarénaux de l'angiotensine (1-7) chez des patients hypertendus. En effet, les études expérimentales chez l'animal suggèrent un rôle contre-régulateur de l'angiotensine (1-7) agissant comme un antagoniste endogène de l'angiotensine II. Cette étude avait pour objectif d'évaluer les effets vasculaires de l'angiotensine (1-7) chez des hypertendus ayant un degré variable d'activation du SRA. Les effets de doses croissantes d'angiotensine (1-7) ont été étudiés chez des patients hypertendus après perfusion d'angiotensine II ou chez des patients ayant une déplétion sodée ou une sténose artérielle rénale. L'angiotensine (1-7) a induit une vasodilatation intrarénale mesurée par l'étude du flux sanguin rénal dans tous les groupes. La réactivité vasculaire à l'angiotensine (1-7) était identique chez les patients en déplétion sodée ou chez ceux ayant une sténose artérielle rénale par rapport aux patients ayant une hypertension essentielle. La perfusion d'angiotensine II ne modifie en rien l'effet vasodilatateur de l'angiotensine (1-7). En conclusion L'angiotensine (1-7) induit une vasodilatation intrarénale chez les patients hypertendus en présence ou non d'un système rénine-angiotensine activé. Ces résultats ne sont pas en faveur du concept selon lequel l'angiotensine (1-7) est un antagoniste endogène de l'angiotensine II, mais suggèrent un rôle différent de ce peptide, indépendant de celui de l'angiotensine II.

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