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Je n'y étais pas comme vous !

Publié le 25 juin 2020Lecture 4 min

HRS 2020

Arnaud LAZARUS, Neuilly-sur-Seine

Comme pour beaucoup d’autres cette année, l’édition 2020 du congrès HRS a dû être annulée ; adieu San Diego, les centaines de présentations et les contacts entre professionnels ! Toutefois, un accès en ligne à une partie du contenu initialement prévu ainsi qu’à des sessions enregistrées, notamment de Late-breaking trials, ont été mises à disposition (figure 1). En voici un condensé.

Figure 1. Prothèses rythmiques PRAETORIAN (R. Knops) a comparé prospectivement défibrillateurs sous-cutanés (S-ICD) et conventionnels implantés en prévention primaire ou secondaire chez 849 patients suivis durant 4 ans. Il en ressort une non-infériorité du S-ICD sur le critère combiné associant taux de complications et chocs inappropriés, et l’absence de différence de mortalité. Par contre, plus de complications liées à la sonde sont survenues avec les défibrillateurs conventionnels : 6,6 % vs 1,4 % (HR 0,24 ; 0,10-0,54 ; P = 0,001). À méditer, en prenant aussi en compte la différence de prix et la longévité respective des appareils. P. Vijayaraman a présenté des résultats multicentriques encourageants mais rétrospectifs de la stimulation de la branche gauche pour resynchronisation cardiaque chez 325 patients, avec 85 % de succès d’implantation. Les échecs ont été plus fréquents en cas de cardiopathie ischémique, de dilatation du VG et de troubles de conduction intraventriculaires. À 6 mois, les QRS restent affinés de 15 ms, la classe NYHA baisse de 2,7 à 1,8 et la FEVG passe de 33 à 44 % en moyenne, incluant 31 % de super-répondeurs. Les résultats sont meilleurs en cas de bloc gauche pré-implantation. Alors que la voie avait déjà été ouverte pour les moniteurs ECG implantables, K. Tarakji a fait part d’une application smartphone/tablette destinée à la télésurveillance de porteurs de stimulateurs cardiaques. La communication entre appareils est réalisée de façon cryptée par bluetoothTM à faible énergie. Outre la disparition du classique boitier de transmission, ce schéma permet d’établir un retour vers le patient et de lui apporter des services additionnels. Étudié durant 1 an sur 245 patients (moy : 64,8 ans), le taux de succès de transmissions programmées a été de 94,6 % au lieu de 56,3 à 87,1 % avec des boitiers de transmission classiques. Dans la vraie vie chez 811 patients, 92,8 % des transmissions calendaires planifiées ont bien été réalisées. Ablation de fibrillation atriale CONVERGE (D. De Lurgio) a analysé la sécurité de procédures de primo-ablation hybride de FA persistantes, par voie endoet épicardique (n = 102), par rapport à l’ablation endocardique conventionnelle (n = 51). Un taux de complication de 7,8 % est noté à 30 jours, dont 2,9 % de tamponnades par épanchement inflammatoire. À un an, l’absence de récidive d’arythmie atriale est notée dans 67,7 % des cas du groupe hybride versus 50 % dans le groupe conventionnel (p = 0,02), attribuée aux lésions transmurales du mur postérieur. Cet avantage aurait-il persisté si une ablation endocardique du mur postérieur avait aussi été réalisée dans le groupe conventionnel ? PULSED AF (A. Verma) a étudié en prospectif et multicentrique l’électroporation, technique évitant notamment les inconvénients thermiques de la radiofréquence, avec un cathéter à 9 électrodes pour isolation veineuse pulmonaire. Chez 14 patients avec FA paroxystique ou persistante, toutes les veines ont pu être isolées, sans effet indésirable sérieux. V. Reddy et coll. ont eux aussi utilisé l’électroporation, mais cette fois point par point, avec un cathéter pouvant aussi délivrer de la radiofréquence. Chez 76 patients (55 FA paroxystiques et 21 persistantes) l’isolation des veines, parfois associée à des lésions linéaires, a été conduite avec succès par électroporation, seule ou mixée avec la radiofréquence pour la paroi antérieure. Intéressant, en attendant les résultats à moyen et long terme. Ablation de tachycardie ventriculaire ENCORE-VT (PS. Cuculich) concerne la radioablation de TV (figure 2) chez 19 patients en échec avec les thérapies usuelles. Au prix de quelques effets indésirables péricardiques post-radiothérapie, le résultat à 2 ans est nettement positif avec 78 % des patients ayant moins de récurrences d’arythmies ventriculaires, passant de 95,5 à moins de 3,5 arythmies par semestre. Le risque de péricardite chronique à long terme reste à évaluer. Figure 2. D. Packer a présenté les premières données humaines d’ablation de TV réfractaire avec un cathéter à aiguille destiné à créer des lésions transmurales. Appliquée à 32 patients présentant en moyenne 2 TV inductibles, cette technique a éliminé toute TV inductible en fin de procédure, avec une réduction importante des thérapies appropriées par défibrillateur au cours des 5 mois de suivi, au prix de 6 % d’évènements indésirables sérieux liés à la procédure au cours des 30 premiers jours. Finalement, malgré un manque d’ambiance et d’échanges lié au caractère dématérialisé du congrès, la communication scientifique est passée, avec un meilleur bilan carbone…

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