Jimmy DAVAINE, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris
Méthodes
Métaanalyse balayant l’ensemble des publications sur les 20 dernières années suivant la méthodologie Prisma.
Résultats
Au total 180 patients (92 enfants et 88 adultes) ont été identifiés. Cinquante-trois pourcent des enfants étaient de sexe masculin contre 32 % des adultes. La moyenne d’âge était respectivement de 9 et 39 ans. On notait une hypertension chez 92 % des enfants contre 88 % des adultes ; 21 % des enfants étaient asymptomatiques au diagnostic contre 7 % des adultes. La cause était idiopathique de manière majoritaire chez les enfants et inflammatoire chez les adultes. La localisation était supra-rénale de manière isolée, supra-rénale étendue à l’aorte inter-rénale et infra-rénale dans 26 %, 28 %, 14 % (enfants) et 26 %, 10 %, 28 % (adultes). Une large majorité (> 60 %) avait un traitement antihypertenseur (tri- thérapie), la normotension étant obtenue dans une minorité de cas, sans différence observée selon l’étiologie. Cent cinquante-quatre patients étaient opérés (86 % des enfants et 85 % des adultes). Le traitement endovasculaire était également réparti en fonction des catégories d’âge avec angioplastie seule plus fréquente chez les patients jeunes et angioplastie-stenting plus fréquente chez les patients adultes. Une chirurgie était réalisée chez 52 % des enfants et 58 % des adultes, essentiellement par pontage aorto-aortique ou thoraco-abdominal. Chez les enfants il y avait plus de réinterventions que chez les adultes et les complications survenaient significativement plus fréquemment après traitement endovasculaire. Environ 23 % des patients présentaient une hypertension après plus de 3 ans de suivi moyen, en amélioration nette (p < 0,001) par rapport au diagnostic. Il y avait plus de récidive d’hypertension après traitement endovasculaire versus chirurgie chez l’enfant, contrairement à l’adulte.
Discussion
On voit bien que cette pathologie est rare, mais connaître son existence peut être utile devant une hypertension artérielle inexpliquée de l’enfant et une asymétrie tensionnelle. Chez les enfants, où la cause est génétique, la chirurgie ouverte permet un meilleur contrôle tensionnel, mais il faut la retarder le plus possible. Le traitement endovasculaire en évolution constante aura sans doute une place à définir à l’avenir.
Un autre principe est de ne pas opérer en phase active en cas de cause inflammatoire. Le traitement médicamenteux seul ne suffit pas dans la majorité des cas. Une prise en charge multidisciplinaire dans un centre expert est indispensable. Un biais majeur de ce travail est qu’il collige surtout des cas cliniques, souvent publiés lorsque l’évolution est favorable.
Cortenbach KRG et al. Eur J Vasc Endovasc Surg 2023 ; 65(1) : 120-30.