Jimmy DAVAINE, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris
Cette étude prospective randomisée monocentrique a randomisé les patients quant au drainage (D+ ou D-). Un écho-Doppler était pratiqué dans les suites pour évaluer la présence d’une collection. Dans le groupe carotides (n = 70), les patients ont reçu 5 000 UI d’héparine en peropératoire, n’ont pas eu d’antagonisation, de shunt sélectif, de patch en Dacron si l’artère carotide interne était < 5 mm en diamètre ; la chirurgie a été réalisée sous aspirine et avec un arrêt du clopidogrel 2 semaines avant le geste. Dans le groupe fémorales (n = 73), en cas de chirurgie bilatérale, un côté était randomisé et l’autre recevait l’autre traitement.
Résultats groupe carotides
34 D+ et 36 D-. Pas de différence entre les deux groupes. Pas de relation identifiée entre la présence d’un hématome et le type d’anesthésie, l’emploi d’un shunt, le caractère symptomatique ou non de la sténose ou l’utilisation d’un patch. Le volume médian collecté dans le drain était de 42 ml. Huit collections étaient retrouvées dans le groupe D+ (médiane 25 ml), 7 hématomes dans le groupe D- (médiane 31 ml). Pas de différence entre les deux groupes sur le Doppler à 6 semaines.
Résultats groupe fémorales
21 collections identifiées (20 %) dont 14 dans le groupe D- (NS). Seules 5 étaient de volume supérieur à 10 ml. Le volume médian drainé était de 64,5 ml et 14 complications cicatricielles étaient notées.
Discussion
Les drains génèrent des douleurs, requièrent du temps infirmier, gênent la déambulation précoce, constituent une porte d’entrée pour les infections. Ils peuvent occasionner un saignement lors de la pose et, rarement, il peut arriver qu’un fragment de drain reste dans la plaie. De plus, ils représentent un surcoût en soi et indirectement en prolongeant la durée d’hospitalisation.
La puissance statistique de l’étude est limitée par le faible nombre de patients mais le drainage n’apporte pas la preuve de sa supériorité.
Youssef F et al. Eur J Vasc Endovasc Surg 2005 ; 29 : 162-6.