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Coronaires

Publié le 24 nov 2013Lecture 2 min

Surdité brusque idiopathique : attention au risque de survenue d’infarctus du myocarde

A. LONDERO, Hôpital européen G. Pompidou, Paris

Il a déjà été démontré que la surdité brutale idiopathique (SBI) est associée à des désordres métaboliques comme l’hypercholestérolémie ou à des pathologies cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle. L’objet de cette très large étude de cohorte taïwanaise a été de tester l’hypothèse que la SBI puisse également être considérée comme un facteur de risque de survenue d’infarctus du myocarde.

Les données tirées de la Taiwan Longitudinal Health Insurance Database ont permis aux auteurs d’inclure dans l’analyse statistique 44 830 sujets ayant présenté une SBI entre janvier 2001 et décembre 2006. Ces patients ont été comparés à 44 830 sujets contrôles ayant des données démographiques similaires. Tous les sujets ont ensuite été évalués quant au risque de survenue d’un infarctus du myocarde pour une durée minimum de 3 ans après l’inclusion, soit jusqu’en décembre 2009. Après correction des données statistiques de façon à éliminer les éventuels facteurs confondants, cette étude démontre effectivement que la SBI est un facteur prédictif de survenue d’un infarctus du myocarde qui survient dans 17 % des cas dans l’année qui suit la SBI et dans 37 % des cas la deuxième année. Les patients ayant présenté une SBI ont une majoration du risque assez notable (risque relatif (RR) : 1 ,254 ; IC 95 % : 1 ,092- 1,440 ; p < 0,05). Cette tendance est encore plus marquée si l’on considère plus spécifiquement les sous-groupes de patients âgés de 50 à 64 ans (RR = 1,62 ; p = 0,0001) et ceux âgés de plus de 65 ans (RR = 1,28 ; p = 0,0064). L’étude confirme également que la SBI est significativement corrélée avec différentes pathologies dysmétaboliques ou cardiologiques (hyperglycémie, dyslipidémie, insuffisance rénale, hypertension artérielle). La SBI mérite donc d’être considérée comme un facteur de risque indépendant de survenue d’infarctus du myocarde, ce qui incite les auteurs à conclure qu’il semble légitime de mettre en place, après une SBI, des mesures de prévention cardiologiques adéquates, en particulier pour les sujets âgés de plus de 50 ans. Cependant, cette étude épidémiologique ne permet en aucun cas de définir de façon précise le lien de causalité direct ou indirect entre les deux pathologies. L’hypothèse théorique évoquée par les auteurs est que la SBI et l’infarctus du myocarde pourraient partager un ou plusieurs facteur(s) étiologique(s) commun(s) (tabagisme, mutation génétique prothrombophilique, etc.). Ce qui reste à démonter par des études complémentaires.   « Publié dans OPA Pratique ».

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