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Cardiologie générale

Publié le 14 fév 2015Lecture 2 min

Méfiez-vous de l’endormissement au volant

D. RAGUIN, Clinique de l’Europe, Amiens

Lors d’une réunion amicale, le docteur JF, 53 ans, sans antécédent cardiaque, me rapporte que, lors de son retour de vacances, après 3 heures d’autoroute, il s’est « réveillé » alors que son véhicule roulait à 130 km/h avec les roues de droite sur le talus, au-delà de la bande d’arrêt d’urgence ; un rétablissement a pu être réalisé avec stabilisation du véhicule (qui était un 4x4).

Son épouse insiste sur le fait qu’il était probablement fatigué, ce que lui ne reconnaît pas vraiment, n’ayant pas eu l’impression d’avoir ressenti le moindre signe de micro-endormissement, comme cela se produit dans ce type de situation. De principe, je lui demande de venir me voir. L’ECG est strictement normal, avec des QRS fins. Cependant, le massage sino-carotidien gauche est spectaculairement positif avec une pause syncopale (figure). Figure. ECG au repos. À l’interrogatoire, mon ami me rapporte que, depuis 2 ans, environ 3 fois par an, il peut avoir de brèves « absences », qui durent probablement quelques secondes, puisque s’il est avec un patient, ce dernier le dévisage avec perplexité au moment où il se « réveille ». L’ensemble du tableau évoquant clairement une syncope d’origine neurocardiogénique, l’implantation d’un pacemaker double chambre est effectuée et j’ai donné l’autorisation à mon ami de reprendre le volant. Il n’a pas eu de nouveau symptôme depuis 15 mois, les absences ont notamment disparu. Les syncopes en conduite, certainement sous-évaluées, sont probablement responsables d’accidents graves sans cause évidente retrouvée. Après avoir éliminé les syncopes cardiaques classiques, notamment le bloc auriculoventriculaire paroxystique et les syncopes rythmiques sur cardiopathie ischémique, il faut évoquer les syncopes neurocardiogéniques. Parfois la syncope est tout à fait claire à l’interrogatoire : quand les QRS sont fins, le premier moyen diagnostique est le massage sinocarotidien, comme dans ce cas clinique. S’il est négatif, le test d’inclinaison peut être positif ; en cas de doute, la mise en place d’un moniteur ECG implantable (REVEAL de la société MEDTRONIC) est nécessaire pouvant confirmer le diagnostic (avec, bien entendu, contre- indication transitoire de la conduite tant que le diagnostic n’est pas fait). Il faut donc parfois se méfier des soi-disant endormissements au volant… 

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