Publié le 15 nov 2023Lecture 3 min
L’utilisation du défibrillateur manuel externe par un infirmier
Carole METTE, Infirmière, Centre cardiologique du Nord, Saint-Denis
Le défibrillateur manuel est répandu dans les établissements de soins. Un choc électrique externe (CEE) est très souvent délivré par l’infirmier, soit parce que le médecin est en train d’effectuer un geste médical, soit parce qu’il n’est pas à côté du patient. L’infirmier doit donc savoir utiliser le défibrillateur manuel, même si son utilisation relève du rôle prescrit. Il est toutefois habilité à s’en servir sans prescription dans le cadre de l’urgence(1).
Surveillance et entretien
L’établissement de soins doit veiller à la mise en œuvre de la maintenance et des contrôles de qualité du défibrillateur(2). Cette maintenance est généralement assurée par le fabricant. Le fonctionnement du défibrillateur est habituellement testé de manière mensuelle ou hebdomadaire sur les chariots d’urgence des services ou quotidiennement dans les salles d’intervention.
L’utilisation
L’utilisation d’un défibrillateur biphasique est à privilégier en raison de la supériorité de son efficacité(3).
Les patchs de défibrillation doivent être positionnés à distance d’un stimulateur cardiaque ou d’un défibrillateur implantable.
La position des patchs en position antéropostérieure plutôt qu’antérolatérale est préférable notamment chez les patients obèses(4).
Le mode synchronisé permet de délivrer un choc électrique sur le QRS afin d’éviter un choc qui surviendrait pendant la phase de repolarisation, ce qui pourrait provoquer une fibrillation ventriculaire.
Ce mode est employé pour choquer les tachycardies supraventriculaires et les tachycardies ventriculaires monomorphes. Il ne doit pas être employé sur les tachycardies ventriculaires polymorphes, les flutters ventriculaires et les fibrillations ve triculaires.
Il est impératif que le médecin précise à l’infirmier le mode synchronisé ou non et la quantité d’énergie à délivrer.
Comment délivrer un choc électrique efficace ?
Pour choquer une fibrillation atriale
Dans les guidelines ESC sur la prise en charge de la FA, il est recommandé de délivrer un premier CEE à une énergie maximale, ce qui est plus efficace qu’une augmentation progressive(3,5).
En cas d’échec du premier choc ou en cas d’obésité, une compression manuelle sur les patchs de défibrillation est recommandée(6,7).
L’intérêt de la compression manuelle est d’obtenir une impédance transthoracique plus faible et d’améliorer le contact entre les patchs de défibrillation et la peau, afin d’amplifier l’apport de courant au cœur.
Les effets de la compression manuelle et les risques pour la personne effectuant la compression ont été évalués dans une étude ex vivo(8).
Elle démontre que la compression manuelle avec des gants nitriles ou en latex offre une protection adéquate au cours de l’utilisation d’un défibrillateur biphasique à énergie maximale, cependant un seul modèle de défibrillateur a été testé.
Des antiarythmiques peuvent être administrés avant le CEE ou après échec du premier choc pour potentialiser les effets de la cardioversion.
L’HRS recommande de repositionner les patchs en cas d’échec(6).
Pour choquer une fibrillation ventriculaire
Tout comme dans la FA, la compression manuelle peut être employée.
Dans la FV réfractaire, une étude qui porte sur 405 patients(9) a mis en évidence qu’une défibrillation externe double séquentielle (c’est-à-dire en utilisant conjointement deux défibrillateurs, l’un avec les patchs positionnés en antéropostérieur et l’autre en antérolatéral) était plus efficace. La position des patchs antéro- postérieure obtenait un résultat intermédiaire et l’efficacité était inférieure avec une position des patchs antérolatérale.
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