Publié le 17 jan 2012Lecture 3 min
L’étude SATURN Ou la régression de plaque sous statines
P. ATTALI
AHA
Les statines réduisent la fréquence de survenue des événements cardio-vasculaires. Ceci a été bien montré de façon concordante dans plusieurs essais cliniques de grande taille.
Par ailleurs, des études d’imagerie ont montré que des statines avaient des effets favorables sur la progression de l’athérosclérose, effets corrélés à la baisse du LDL cholestérol et à l’augmentation du HDL cholestérol.
Aucune étude, jusqu’à présent, n’avait comparé les effets des deux statines les plus puissantes, et à leur posologie maximale, sur la progression de l’athérosclérose coronaire.
L’étude SATURN (Study of Coronary Atheroma by Intravascular Ultrasound: Effect of Rosuvastatin versus Atorvastatin) avait pour objectif de comparer par échographie endocoronaire les effets de la rosuvastatine 40 mg versus l’atorvastatine 80 mg, sur la progression de l’athérosclérose coronaire.
Dans cette étude multicentrique (215 centres), ont été enrôlés 1 385 patients atteints d’une maladie coronaire symptomatique (avec une sténose angiographique > 20 %). Le LDL cholestérol devait être supérieur à 0,80 g/l (en cas de prise de statine dans les 4 semaines) ou supérieure à 1,0 g/l (en l’absence de statine).
Le suivi a été de 24 mois, mais 25 % des patients n’ont pas eu l’évaluation finale par échographie endocoronaire : au total, seulement 1 039 patients ont eu un suivi complet.
En ce qui concerne l’évolution des paramètres lipidiques, le LDL cholestérol a été légèrement diminué (0,62 g/l versus 0,70 g/l p < 0,001) et le HDL cholestérol un peu plus élevé (0,50 g/l versus 0,48 g/l p = 0,01) avec la rosuvastatine.
Le critère primaire de jugement d’efficacité, qui portait sur la variation proportionnelle des volumes des plaques d’athérome index, tendait à être en faveur de la rosuvastatine (-1,22 % versus -0,99 % p = 0,17 pour la comparaison entre les groupes). Pour chacune des statines, la réduction de la plaque (en valeur relative) par rapport à la valeur de départ a été statistiquement significative.
Le changement médian du volume total d’athérome en valeur absolue (critère secondaire du jugement) a été, cette fois, significativement plus élevé avec la rosuvastatine (-6,4 mm3 versus -4,4 mm3 p = 0,01 pour la comparaison intergroupes).
La proportion de patients chez qui une régression a été constatée (en valeurs absolues) a été aussi significativement supérieure avec la rosuvastatine (71,3 % vs 64,7 % p = 0,02).
L’analyse en fonction des sous-groupes (genre, valeur du LDL cholestérol et du HDL cholestérol, au début et au terme de l’étude) a montré une hétérogénéité avec une supériorité significative pour la rosuvastatine.
Ces variations de volume de la plaque en fonction du LDL cholestérol atteint s’alignent parfaitement dans la continuité de la droite de régression construite avec les résultats des autres études (ASTEROID, REVERSAL, ILLUSTRATE, A-PLUS, STRADIVARIUS, et CAMELOT).
Enfin, pour les critères de tolérance hépatique, la rosuvastatine a été mieux tolérée que l’atorvastatine (0,7 % vs 2,0 % d’augmentation significative des transaminases). À noter que la protéinurie, phénomène connu des statines non rattaché à une toxicité rénale, a été plus fréquente avec la rosuvastatine (3,8 % versus 1,7 %).
En conclusion
La rosuvastatine 40 mg a entraîné une baisse du LDL cholestérol et une hausse du HDL cholestérol légèrement plus importantes que l’atorvastatine 80 mg. Du strict point de vue du critère primaire de l’échographie endocoronaire, l’importance de la régression a été similaire avec les deux médicaments. Cependant, pour le second critère échographique endocoronaire, la régression de plaque obtenue par la rosuvastatine a été significativement supérieure à celle obtenue avec l’atorvastatine.
Un nombre peu élevé d’évènements indésirables cliniques et biologiques a été observé dans les deux groupes.
Ainsi, un traitement « maximal » par statine, statine puissante à très forte posologie, a permis d’atteindre des cibles de concentration de LDL cholestérol et de HDL cholestérol optimales, a été bien toléré, et enfin a favorisé une régression de cette maladie évolutive.
L’importance et la fréquence des cas de régression observés dans l’étude SATURN n’a pas de précédent.
Cependant, la constatation que près d’un tiers des patients continuent de progresser dans leur maladie, justifie la poursuite d’une recherche dans le développement de traitements contre l’athérosclérose.
D'après un symposium AstraZeneca
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