Publié le 18 oct 2011Lecture 3 min
L’insuffisant rénal, un patient à haut risque cardiovasculaire
G. GERTNER
EASD
La plupart des études de prévention cardiovasculaire excluent d’emblée les patients insuffisants rénaux. Or, ils apparaissent comme des sujets à haut risque cardiovasculaire, au même titre que les patients diabétiques. Il faut rappeler ici que le risque cardiovasculaire augmente dès que la filtration glomérulaire est < 75 ml/min/ 1,73 m2. Et les patients insuffisants rénaux décèdent plus souvent d’une cause cardiovasculaire, souvent d’origine non athéromateuse (insuffisance cardiaque, troubles du rythme), que d’urémie.
Ainsi, les dernières recommandations européennes sur la prise en charge des dyslipidémies de l’ESC/EAS(1) incluent précisément dans une nouvelle catégorie, celle des sujets à très haut risque cardiovasculaire, les patients ayant une insuffisance rénale modérée à sévère, soit avec un débit de filtration glomérulaire < 60 ml/min/1,73 m2. À noter que cette catégorie comporte également les patients ayant eu une pathologie cardiovasculaire documentée (IDM, AVC…), les diabétiques de type 2, les diabétiques de type 1 ayant un organe cible atteint (microalbuminurie par exemple) et les patients qui ont un risque cardiovasculaire calculé (SCORE – [Systematic Coronary Risk Evaluation]) ≥ 10 % à 10 ans. Pour ces patients, l’objectif thérapeutique, au niveau biologique, est d’obtenir un LDL-C < 1,8 mmol/l et/ou une réduction d’au moins 50 % du LDL-C.
SHARP : plus de 9 000 patients suivis pendant 5 ans
Lors du dernier congrès de l’EASD (European Association for Study of Diabetes) à Lisbonne, un symposium des laboratoires MSD a permis de montrer l’intérêt des derniers résultats de l’étude SHARP(2).
Rappelons que cette étude prospective, en intention de traiter, multicentrique (18 pays) randomisée, en double insu, portait sur 9 270 patients (âgés de 62 ans en moyenne) insuffisants rénaux chroniques, dialysés (1/3) ou non (2/3), traités soit par l’association simvastatine 20 mg/j + ézétimibe 10 mg/j (Inegy®), soit par placebo. Le critère principal était l’apparition d’un événement athérosclérotique majeur (IDM ou décès coronarien, AVC ischémique ou revascularisation).
Les résultats à 5 ans ont montré que cette association thérapeutique a non seulement réduit de manière significative, comme attendu, le taux de LDL-cholestérol par rapport au placebo (diminution de 32 mg/dl, soit 30 % au bout de 3 ans par rapport au placebo), mais a surtout diminué de manière significative, soit 17 %, le nombre d’événements athérosclérotiques majeurs par rapport au placebo (p = 0,0021). Ce résultat est d’autant plus remarquable qu’un des critères d’exclusion des patients de l’étude était l’existence d’une indication à une statine.
Par ailleurs, la réduction significative des événements cardiovasculaires obtenus avec Inegy® s’est accompagnée d’une bonne tolérance, en particulier sans augmentation du risque de myopathie, de troubles hépatiques ou biliaires, de cancer ou de mortalité d’origine non vasculaire avec le traitement par l’association d’ézétimibe et de simvastatine comparativement au placebo.
En d’autres termes, l’étude SHARP a montré que la réduction du taux de LDL-cholestérol par l’association simvastatine + ézétimibe réduit le risque d’événements cardiovasculaires majeurs chez un grand nombre de patients insuffisants rénaux. Ce résultat a été obtenu avec une bonne observance de deux tiers des patients. Une observance totale aurait permis de réduire de 25 % le risque d’événements cardiovasculaires majeurs, soit un gain de 30 à 40 événements pour 1 000 patients traités pendant 5 ans.
D’après les communications de Ziad Massy et Christina Reith, au cours d’un symposium des laboratoires MSD
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