Publié le 17 fév 2009Lecture 4 min
Étude ENNS : un net progrès dans le contrôle des hypertendus
M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris,
Les Journées d'HTA
Godet-Thobie (INVS, St Maurice) a rapporté les résultats de l’étude nationale « Nutrition Santé » (ENNS), une étude transversale conduite en France métropolitaine en 2006-2007 dont l’objectif était :
– de décrire les pressions artérielles systoliques et diastoliques moyennes et la prévalence de l’HTA dans une population adulte résidant en France,
– d’évaluer la connaissance, le traitement et le contrôle de l’HTA,
– d’étudier les relations entre l’HTA et le niveau d’éducation.
La population ciblée était celle d’adultes de 18 à 74 ans et d’enfants de 3 à 17 ans, résidant dans des ménages ordinaires en France. Le recrutement a été réalisé en 3 vagues d’environ 4 mois sur l’année de l’étude. La sélection a été effectuée après un plan de sondage à 3°. L’enquête comportait un volet alimentaire, comprenant 3 rappels des 24 H répartis de façon aléatoire sur 15 jours, réalisé par des diététiciennes. Les sujets participants devaient alors décrire de façon précise les aliments et les boissons consommés la veille de l’entretien. Des questionnaires ont aussi permis de recueillir les informations sur les caractéristiques socio-démographiques, les régimes alimentaires particuliers, la prise de médicaments, le tabagisme, la notion de diabète, d’une hypercholestérolémie ou d’une HTA.
Chez 2 266 sujets, les pressions artérielles ont été mesurées par un appareil semi-automatique Omron (3 mesures, et moyenne des 2 dernières retenues pour chaque sujet). La population comportait 838 hommes (37 %) et 1 428 femmes (63 %). Les pressions artérielles (PA) moyennes sont de 123,6/77,8 mmHg ; les PA systolique et diastolique sont plus élevées chez les hommes de 10,2/3,1 mmHg. Comme prévu, la PAS augmente avec l’âge mais la PAD se stabilise après 45 ans. Une PA ≥ 140/90 mmHg est notée chez 28,3 % des hommes et 17,3 % des femmes, soit 23 % pour l’ensemble des deux sexes confondus. Un traitement antihypertenseur est pris par 15,6 % de l’ensemble de cette population.
La prévalence de l’HTA est de 34,1 % chez les hommes, et de 27,8 % chez les femmes.
La connaissance de l’HTA varie selon le sexe ; elle est plus faible chez les hommes (46,9 %) que chez les femmes (58,8 %).
Les facteurs de risque cardiovasculaire associés sont plus fréquents chez l’homme que chez la femme. Ainsi 31,2 % des hommes sont fumeurs actuels contre 24, 9 % chez les femmes ; un niveau d’activité physique faible est retrouvé chez 37,1 % des hommes et 36,2 % des femmes ; un surpoids est observé chez 41 % des hommes et 23,8 % des femmes, alors qu’une obésité est présente chez 16,1 % et 17,6 % des hommes et des femmes respectivement. Quant à l’hypercholestérolémie caractérisée par un LDL > 4,1 mmol/l, elle est présente chez 21,5 % des hommes et 18,4 % des femmes. La consommation d’alcool, comme attendu, est nettement supérieure chez les hommes avec une moyenne de 16,5 g/j et 2,4 g/j chez les femmes. La proportion d’hommes consommant au moins 30 g d’alcool par jour s’élevait à 19,3 % contre 4,8 % chez les femmes. Globalement, on note un effet indépendant de la corpulence et de la consommation d’alcool associée à l’HTA chez les hommes. Chez les femmes, l’HTA est augmentée chez les personnes les moins diplômées.
Parmi les sujets hypertendus, 50,4 % étaient traités par des antihypertenseurs. Cette proportion s’élevait à 82 % parmi les personnes qui déclaraient être informées de leur HTA, augmentant avec l’âge.
Chez les hypertendus traités, la moitié avaient une PA contrôlée (50,9 %), avec un meilleur contrôle chez les femmes (58,5 %) que chez les hommes (41,8%), mais plus faible après 65 ans (42,5 %).
Quant à la consommation de sel, elle est estimée à 9,9 g /j chez les hommes, contre 7,1 g/j chez les femmes, ces apports alimentaires étant stables avec l’âge dans les deux sexes. Seuls 12,9 % des hommes et 41,6 % des femmes avaient des apports < 6 g/j.
En pratique
Cette étude a permis d’estimer à 31 % la prévalence de l’HTA dans la population des 18-74 ans en 2006-2007. Près de 20 % des personnes ayant une hypertension connue n’étaient pas traitées ; parmi celles qui l’étaient, 50,9 % avaient une PA équilibrée, ce qui veut dire que 49 % avaient une PA toujours élevée. Si les femmes ont une prévalence de l’HTA plus faible que les hommes, elles ont, en plus, une connaissance, un traitement et un contrôle plus fréquents que les hommes.
Cette étude montre qu’il existe des différences entre hommes et femmes concernant la qualité du contrôle tensionnel en France. L’observation de différences dans la consommation de sel nécessite un effort de la part des professionnels de santé pour informer les patients de la nécessité de réduire les apports en sel.
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