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Thérapeutique

Publié le 09 mai 2006Lecture 2 min

Le perindopril dans la myopathie de Duchenne

C. MEUNE, hôpital Cochin, Paris

ACC

La dystrophie musculaire de Duchenne est une affection héréditaire, récessive liée au chromosome X, caractérisée par une atteinte musculaire squelettique et une atteinte cardiaque constantes. C’est la plus fréquente et la plus grave des myopathies de l’enfant. La prise en charge de l’atteinte cardiaque était jusqu’à présent curative, limitée aux cas de dysfonction ventriculaire avérée et conforme aux recommandations de prise en charge de l’insuffisance cardiaque.
Les résultats d’une étude après un suivi de 10 ans sont rapportés ici.

Afin d’évaluer un possible effet préventif du perindopril, nous avons conduit, sous la direction de D. Duboc (hôpital Cochin) et grâce au soutien de l’Association française contre les myopathies (AFM) et des laboratoires Servier, une étude prospective, multicentrique chez 57 enfants atteints de myopathie de Duchenne, âgés de 9,5 à 13 ans et ayant une fonction ventriculaire gauche normale. Cette étude prospective comportait deux phases distinctes (schéma) : – une première phase contrôlée (perindopril 2-4 mg/j versus placebo), randomisée, en double aveugle pendant 3 ans, – une deuxième phase ouverte où tous les enfants étaient traités par perindopril 2-4 mg/j. Les résultats à 5 ans (J Am Coll Cardiol 2005 ; 45 : 855-7) montrent un effet bénéfique du perindopril comparativement au placebo sur l’apparition d’une dysfonction ventriculaire gauche (FEVG < 45 %). Schéma. Phases de l’étude multicentrique. Une diminution significative de la mortalité D. Duboc a rapporté au congrès de l’American College of Cardiology 2006 les résultats à 10 ans sur la mortalité, un critère d’évaluation prédéfini. Fait important, les données de l’état vital de chaque patient ont été obtenues. Les résultats sont nets : l’administration précoce de perindopril, comparativement à son administration retardée diminue significativement la mortalité à 10 ans (mortalité 2/28 versus 10/29 respectivement, p = 0,009). Cet effet sur la mortalité est progressif et les courbes de survie commencent à diverger dès 7 ans. De plus, l’allocation au traitement par le perindopril est le seul facteur qui influe sur la mortalité en analyse multivariée dans un modèle qui comporte, entre autres, l’âge et la fonction ventriculaire gauche à l’entrée dans l’étude. Certaines limites de cette étude doivent être soulignées : – la période de double aveugle ne concernait que les 3 premières années et le reste de l’étude était en ouvert ; – la part entre l’origine respiratoire et cardiaque du décès ne peut être distinguée pour tous les enfants.   Conclusion Cette étude, malgré certaines limites, constitue une avancée importante dans la prise en charge des enfants atteints de myopathie de Duchenne : - elle est la première à démontrer le bénéfice d’un traitement préventif par IEC sur la mortalité chez ces enfants atteints de myopathie de Duchenne âgés de 9,5 à 13 ans ; - elle confirme le bénéfice du traitement précoce par perindopril observé sur la progression de la dysfonction ventriculaire gauche ; - montre également qu’une étude contrôlée est toujours possible, même dans le cas de maladies rares.

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