HTA
Publié le 23 mai 2006Lecture 2 min
Les hypertendus à haut risque reçoivent-ils un traitement concomitant par statines ?
Les résultats de l’étude ASCOT-LLA (Anglo-Scandinavian Cardiac Outcomes Trial Lipid Lowering Arm), publiés en avril 2003, montraient que les patients hypertendus, avec au moins 3 autres facteurs de risque traditionnels, avaient un bénéfice cardiovasculaire significatif d’un traitement par l’atorvastatine 10 mg, et ce, quel que soit le niveau initial du LDL-cholestérol.
Lors des dernières sessions de l’American College of Cardiology, R.-H. Chapman (New-York) a présenté un travail mené aux États-Unis sur la fréquence de prescription des statines chez l’hypertendu.
Ce travail a concerné les patients à haut risque la première année suivant l’initiation d’un traitement antihypertenseur afin d’identifier leurs caractéristiques et d’analyser leur prise en charge.
Méthodes
Ont été identifiés les patients âgés d’au moins 25 ans et chez lesquels un traitement antihypertenseur était initié entre septembre 2001 et février 2004. La probabilité cumulée de recevoir un traitement par statines, après l’initiation du traitement antihypertenseur, a été évaluée chez les hypertendus ayant :
• une dyslipidémie,
• une maladie coronaire établie,
• un diabète ou en l’absence de cardiopathie ischémique,
• au moins 3 facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, comme dans l’étude ASCOT-LLA (cf Cardiologie Pratique n° 647 du 14 mai 2003). Une analyse de régression multivariée a été réalisée pour identifier les facteurs associés chez les patients recevant le traitement par statines, avec ajustement pour les variables démographiques, cliniques et les services de soins.
Résultats
Parmi les 142 389 sujets remplissant les critères d’inclusion :
• 30,8 % (43 825) avaient également une dyslipidémie,
• 17,3 % étaient déjà sous statines,
• 29,4 % recevaient un traitement par statine depuis 1 an,
• 53,3 % ne recevaient pas de statines l’année qui a suivi l’initiation du traitement antihypertenseur,
• 14 647 hypertendus avaient une cardiopathie ischémique établie (10,3 %) et 57,6 % ne recevaient pas de statines,
• 17 567 patients avaient un diabète (12,3 %) et 61 % ne recevaient pas de statines,
• et 15 701 patients (11 %), sans cardiopathie ischémique, mais avec au moins 3 facteurs de risque ne recevaient pas de statines dans 53,7 % des cas.
Conclusion
La majorité des hypertendus ayant une dyslipidémie, une cardiopathie ischémique avérée, un diabète ou au moins 3 facteurs de risque, ne recevaient pas de statine, la première année suivant l’initiation du traitement antihypertenseur.
Bien que ces proportions se soient nettement améliorées depuis la publication des résultats d’ASCOT, ce travail souligne la nécessité de prescrire le traitement par statine car beaucoup d’hypertendus, ayant des facteurs de risque additionnels, pourraient bénéficier de ce traitement.
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