Publié le 28 fév 2006Lecture 4 min
Mesure de la pression artérielle
M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris, d'après R. Asmar (Paris) et B. Vaisse (Marseille)
XXVes Journées de l'hypertension artérielle
La mesure de la pression artérielle a fait l’objet d’une session entière ayant pour thème la « Pratique clinique » coprésidée par R. Asmar (Paris) et B. Vaisse (Marseille).
Intérêt de la MAPA chez le « préhypertendu »
P. Fesler et coll. (Montpellier) ont évalué l’impact d’une hypertension artérielle (HTA) isolée ambulatoire sur les organes cibles chez des sujets « préhypertendus » en consultation et dont les chiffres tensionnels étaient 120-140/80-90 mmHg); 35, parmi 107 sujets « préhypertendus » (31 %), avaient une HTA isolée ambulatoire en MAPA. Ces sujets étaient trois fois plus fréquemment fumeurs que les sujets normotendus en mesure ambulatoire (43 vs 15 %), et avaient une hypertrophie du ventricule gauche deux fois plus fréquemment que les sujets normotendus (27 vs 14 %). En revanche, il n’y avait pas de modification détectable de l’hémodynamique rénale ou de la microalbuminurie chez ces patients hypertendus en ambulatoire.
Ainsi, les sujets « préhypertendus » ont fréquemment une hypertension isolée ambulatoire avec une augmentation de la masse ventriculaire gauche.
Automesure : l’étude MEGAMET
J.-M. Boivin (Nancy) a réalisé cette enquête (MÉdecins Généralistes et AutoMEsure Tensionnelle) auprès d’un échantillon représentatif des médecins généralistes (MG) français pour savoir s’ils se sont approprié efficacement la méthode d’automesure tensionnelle, qui complète utilement la mesure habituelle réalisée au sphygmomanomètre en consultation. Au total, 511 médecins généralistes ont répondu à l’enquête, dont 30 % n’utilisent pas l’automesure tensionnelle.
D’après les non-utilisateurs
Les non-utilisateurs de l’appareil d’automesure reprochent le manque de fiabilité des appareils, alors même que ceux-ci sont validés selon des protocoles très rigoureux. Parmi les non-utilisateurs, 60 % ne font pas confiance aux chiffres relevés, et 67 % estiment que la méthode inquiète inutilement les patients.
D’après les utilisateurs
Parmi eux, seuls 8 % suivent un protocole recommandé pour la mesure de pression artérielle ; 9 % des médecins généralistes utilisent l’automesure pour une aide au diagnostic, 47 % pour une équilibration du traitement et 44 % pour les deux.
Au total
- Cette enquête montre que l’utilisation et l’implémentation des recommandations sur l’automesure par les médecins généralistes sont médiocres et doivent être améliorées pour éduquer médecins et patients sur une utilisation correcte de l’automesure tensionnelle. Encore un effort !
En automesure, attention à la position de la main !
O. Hanon et coll. (Club des jeunes hypertensiologues, Paris) ont montré l’importance de la position de la main lors d’une automesure utilisant des tensiomètres au poignet. Les auteurs ont comparé chez des hypertendus les valeurs de PA obtenues en automesure de bras et de poignet en fonction de la position de la main. La mesure standardisée était réalisée au poignet de façon à ce que le poignet se trouve à hauteur du cœur. La main était déplacée vers l’épaule opposée ou positionnée les bras croisés pour évaluer l’impact de la variation de la position de la main.
Les mesures de pression artérielle systolique et diastolique au poignet avec les bras croisés étaient similaires à la mesure réalisée au bras. En revanche, lorsque la main était positionnée en hauteur par rapport au niveau du cœur, les chiffres de pression artérielle systolique étaient plus bas par rapport à la mesure réalisée au bras (135 ± 18 vs 143 ± 20 mmHg).
HTA masquée, prévalence et reproductibilité
G. Bobrie (HEGP, Paris) a étudié le rôle des circonstances de mesure sur la prévalence et la reproductibilité de l’hypertension masquée (PA normale en consultation et élevée en ambulatoire).
Cette étude a été réalisée chez 2 189 hypertendus d’âge moyen 61 ans, traités depuis plus de 8 semaines en monothérapie par un antagoniste de l’angiotensine II. La mesure était réalisée par un appareil validé (OMRON 705 CP) au cours de deux consultations espacées de 13 jours en moyenne, réalisées à la même heure de la journée et comparées par des automesures réalisées à domicile pendant 3 jours.
La prévalence de l’HTA masquée varie de 10 à 15 %. Elle est indépendante des traitements, des méthodes de mesure et de l’horaire de l’automesure tensionnelle. Elle dépend du niveau tensionnel de consultation et sa reproductibilité est fonction de la qualité de la mesure de la pression en consultation.
Facteurs prédictifs de l’HTA masquée chez les hypertendus traités
J.-M. Mallion (Grenoble) a étudié les facteurs prédictifs de la présence d’une HTA masquée dans l’enquête SHEAF (Self mesurement of blood pressure at Home in the Elderly Assessment and Follow-up). Cette étude a montré que la présence d’une HTA masquée dépistée par automesure tensionnelle est associée à un risque cardiovasculaire accru.
L’objectif de l’étude est de déterminer les facteurs prédictifs d’une HTA masquée chez des hypertendus traités, apparemment contrôlés au cabinet de consultation. Parmi une cohorte de 4 939 hypertendus traités âgés > 60 ans, 1 150 avaient une PA contrôlée au cabinet de consultation, dont 40 % n’étaient pas contrôlés en automesure tensionnelle (PAS < 135 mmHg ou PAD < 85 mmHg).
Les facteurs prédictifs d’une hypertension masquée sont :
• le sexe masculin,
• les antécédents d’AVC,
• l’ancienneté de l’HTA,
• l’indice pondéral,
• le niveau de PAS au cabinet de consultation.
Ces résultats montrent à nouveau l’importance de l’automesure tensionnelle pour assurer un suivi optimal des patients et améliorer leur pronostic cardiovasculaire.
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