publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

Polémique

Publié le 08 mar 2023Lecture 4 min

Indicateurs de qualité en stimulation cardiaque selon l’ESC

Pascal DEFAYE, Pôle thorax et vaisseaux, CHU de Grenoble

La stimulation cardiaque est une spécialité ancienne puisque le premier stimulateur définitif a été implanté en 1958. Depuis, les techniques ont été transformées et le nombre de centres s’est multiplié dans tous les pays européens. Les indications se sont étendues et les taux d’implantation par million d’habitants sont très élevés en Europe, en rapport avec le vieillissement de la population.

Malgré tout, les taux de complications sont extrêmement variables selon les pays européens et au sein d’un même pays selon la taille des centres. Effectivement, les taux d’implantation varient entre pays : moins de 230 (Roumanie) à plus de 1 000 implantations par million d’habitants (Allemagne). Les registres cliniques sont utiles pour obtenir un état des lieux de la vie réelle de la stimulation cardiaque dans chacun des pays européens. Cela permet de mieux comprendre ces variations et les différences de pratique. Cependant, il est nécessaire de développer et de standardiser des outils permettant d’évaluer la qualité des soins, et par là même, les complications de cette technique. Le but est bien sûr d’améliorer notre approche clinique au bénéfice des patients avec des registres adaptés. Les indices de qualité (quality indicators : QI) sont utilisés de plus en plus fréquemment pour mesurer la qualité des soins. L’ESC et l’EHRA ont constitué un groupe de travail pour développer des QI en stimulation cardiaque en parallèle avec la parution des recommandations 2021 en stimulation cardiaque et resynchronisation. C’est le fruit de leur travail, un position paper publié cette année que nous allons résumer.   Population cible   Ce développement d’indices de qualité s’adresse aux patients implantés selon les recommandations sur la stimulation cardiaque de l’ESC 2021.   Revue de la littérature et synthèse   Une revue exhaustive de la littérature a été réalisé pour retrouver des critères de performance en stimulation cardiaque. Ces critères sont associés de façon forte, quand ils sont respectés, avec un excellent pronostic des patients. Chaque proposition de QI a été validée en ligne par les participants au groupe de travail avec une classification de 1 à 9 (9 étant le plus pertinent).   Résultats : les thématiques abordées (figure)   Quatre grands domaines thématiques indicateurs de qualité ont été définis.   Organisation du centre L’organisation du centre en termes de qualité des soins est importante. Il est demandé que le centre participe à au moins un registre de stimulation cardiaque. Le centre doit également rapporter le nombre de procédures totales et par opérateur. Il a été démontré une relation inverse en termes de complications avec le nombre de procédures par centre et par opérateur. Les trois autres indicateurs sont la disponibilité des examens complémentaires comme le Holter et l’échographie cardiaque afin de stratifier le risque rythmique, l’existence de protocoles de suivi postopératoires 1 à 12 semaines postimplantation, ainsi que l’existence d’une check-list préopératoire incluant la documentation d’une discussion avec le patient sur les risques et les bénéfices de l’implantation de la prothèse et les alternatives.   Évaluation du patient L’évaluation du patient et la préparation préalable à l’implantation d’un stimulateur cardiaque réduit le risque de complications de la procédure et permet de mieux sélectionner le type de stimulation à proposer pour un patient donné. L’antibioprophylaxie doit être documentée, elle réduit le risque d’infection de prothèse. La réalisation de tests sanguins : NFS et bilan de coagulation permet d’identifier les patients les plus à risque de complications périprocédures. L’évaluation de la fonction ventriculaire permet de choisir le type de stimulation le plus approprié.   Stratégie de stimulation Pour les patients avec insuffisance cardiaque, fraction d’éjection réduite et haut pourcentage de stimulation, on doit implanter un CRT. La proportion de patients qui reçoivent un CRT parmi les éligibles doit être rapportée comme un Indice de qualité.   Suivi du patient Toutes les complications postopératoires et du suivi doivent être rapportées. Les complications des 30 jours postopératoires quand elles sont rapportées sont un indice de qualité. Les infections jusqu’à 1 an de l’implantation doivent aussi être rapportées comme une mesure de la qualité des soins.   Perspectives pour le patient   Le patient doit rapporter l’impact du traitement sur sa qualité de vie et comment il la perçoit. Cela doit inclure les conséquences physiques, émotionnelles et sociales de la stimulation cardiaque. Un exemple : la limitation des mouvements de l’épaule liée à la stimulation cardiaque peut impacter la qualité de vie des patients. L’apparence esthétique de la cicatrice, la visibilité du stimulateur vont également influer sa qualité de vie, d’autant plus chez une femme par rapport à un homme. La perception par le patient de la stimulation cardiaque peut, de plus, varier dans le temps, évoluer selon sa santé globale et la réponse au traitement.

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

Articles sur le même thème

  • 2 sur 8