Publié le 29 fév 2016Lecture 5 min
Les temps forts du GRCI et du High Tech Cardio
H. FALTOT, Hôpital Schweitzer, Colmar, M. LESPES, CHU Henri Mondor, Créteil
Lors des deux dernières éditions, les congrès du High Tech Cardio et GRCI ont réuni plus de 500 paramédicaux concernés par la cardiologie interventionnelle. Ces deux congrès ont une approche similaire de la formation continue paramédicale dans ce domaine, mais ils diffèrent quant à leur conception et leur mode de fonctionnement. Il nous a semblé opportun de revenir sur ces deux temps forts paramédicaux, devenus incontournables si l’on veut être au fait des dernières actualités.
Le Congrès du GRCI 2015 (Paris, 9 au 11 décembre)
Depuis 2 ans, le grand nombre de paramédicaux inscrits au GRCI a fait de ce congrès la plus importante manifestation de cardiologie interventionnelle pour paramédicaux au niveau national. En 2015, 283 paramédicaux ont pu assister aux 4 sessions proposées par le bureau paramédical du GRCI, dont deux lives depuis les centres du CHU de Clermont-Ferrand et du Centre Cardiologique du Nord.
De la technique à l’organisation, en passant en revue les différents aspects de notre profession...
Beaucoup de thèmes ont été débattus. Si l’ouverture du congrès a mis l’accent sur l’hémodynamique et l’intérêt de prendre les pressions des diverses cavités cardiaques, le live centré sur une procédure TAVI a permis de découvrir le sertissage (réalisé par une paramédicale du CHU de Clermont) de la nouvelle valve aortique de la société Medtronic. Ce geste sera d’ailleurs repris en détail lors du High Tech Cardio 2016.
Les sessions parallèles
À l’instar des sessions médicales, le programme proposait cette année des sessions parallèles ; cruel dilemme que de devoir choisir entre « Techniques endocoronaires » et « Gestion des événements indésirables graves (EIG) ». Si la première session a été consacrée à l’imagerie endocoronaire (OCT et IVUS) et à la place de la FFR, la deuxième a permis de discuter de la prise en charge du patient en salle de cathé, en balayant RMM (revue morbi-mortalité) et gestion des IEG. Il a aussi été question d’un sujet aussi surprenant qu’inattendu qui a démontré la corrélation entre aéronautique et cardiologie interventionnelle en termes de maîtrise des risques, et l’importance de la check-list, élément indispensable avant toute procédure.
Les « Communications libres »
Trois thèmes ont été retenus dans cette session :
• l’éducation thérapeutique de nos patients qui a rappelé notre rôle dans la prise en charge des patients coronariens dès la salle de cathétérisme, mais aussi une fois terminée l'intervention ;
• l’expérience partagée par le personnel du CHU de Nantes dans une mission de formation du personnel africain de Dakar ;
• la radioprotection et l’obligation d’être formé, que vous soyez IDE ou MERM, afin de bien prendre en compte l’optimisation de l’utilisation des rayonnements ionisants, aussi bien côté patients que côté personnels.
Une première : une session mixte réunissant médecins et paramédicaux en session plénière
La radioprotection a été le filguide choisi par le comité scientifique. Les intervenants ont à nouveau rappelé la nécessité de prendre au sérieux l’utilisation des rayonnements ionisants et les éventuelles conséquences que pouvaient engendrer une surexposition. L’intervention de l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) a repris l’accident de 2011 pour mettre l’accent sur l’importance de la mise en place d’un suivi postinterventionnel en cas de dépassement des valeurs seuils, démarche développée à la clinique de La Louvière et parfaitement décrite dans la présentation de Stefaan Carpentier, personne compétente en radioprotection (PCR) dans cette unité.
Enfin, la dernière session a abordé les perspectives de carrière ou d’orientation que pourrait offrir notre domaine. Devenir ARC (attaché de recherche clinique), référent de salle de cathé, PCR (personne compétente en radioprotection), ou asseoir ses connaissances en passant des diplômes universitaires (DU), dont celui de cardiologie interventionnelle ouvert aux paramédicaux. Nul doute que nos deux métiers d’IDE et de MERM (manipulateur en électroradiologie médicale) évoluent constamment ouvrant ainsi un éventail de plus en plus large d'évolution et de progression de carrière.
Congrès du High Tech Cardio 2016 (Marseille, 27 au 29 janvier 2016)
Depuis sa création, ce congrès a toujours su garder une place pour une session paramédicale qui se veut à l’image de cet événement : des communications ciblées et débattues dans de larges plages de discussion, afin de favoriser un maximum d’interactivité entre les orateurs, le panel et les participants.
C’est ainsi que depuis 25 ans, la session paramédicale du mercredi matin marque l’ouverture de cet événement.
Durant plus de 3 heures, l’évolution dans le domaine de la cardiologie interventionnelle de nos professions paramédicales, aussi bien pour les infirmiers que pour les manipulateurs radio, a largement été démontrée et débattue. La spécificité de nos activités a été clairement affichée et a prouvé que les paramédicaux sont devenus un maillon indispensable dans nos cath labs.
Le ton était donné dès l’ouverture de l’événement, avec un sujet portant sur le sertissage des valves percutanées, spécificité de certains paramédicaux de salle de cathétérisme, reflétant l’implication des paramédicaux dans l’évolution du matériel et des pratiques actuelles.
Le sujet sur la certification, procédure d’évaluation externe des établissements de santé, a permis de mettre en avant la nécessité d’une cohésion dans les équipes, d’une étroite collaboration avec une organisation sans faille et bien rodée ainsi qu’une gestion des risques afin d’accéder à une démarche qualité optimale pour garantir la sécurité des soins.
Que ce soit dans le domaine du coronaire ou celui du TAVI, tout peut arriver ! Les complications relatées par deux orateurs ont démontré, là encore, le professionnalisme des paramédicaux et l’absolue nécessité d’un personnel dédié et correctement formé.
L’éducation thérapeutique, sujet peu banal en interventionnel, a mis l’accent sur la nécessité d’éduquer les patients coronariens, a posteriori des examens. Premiers contacts avec les patients en salle de cathétérisme, les paramédicaux ont très certainement un rôle à jouer dans ce domaine.
Quant à la recherche clinique, elle a toute sa place dans le domaine de la cardiologie interventionnelle, permettant de connaître l’évolution du matériel et surtout d’assurer le suivi des patients inclus dans les études cliniques.
Enfin, un dernier sujet a rappelé le besoin de réflexion dans l’installation de nos patients sur les tables d’examens, afin que leur confort soit encore davantage amélioré. Position des membres, hypnose conversationnelle, musicothérapie, utilisation du MEOPA, etc., plusieurs astuces ont été données pour que chaque participant puisse repartir avec des idées nouvelles.
« Restons concentrés sur un seul et unique objectif : l’optimisation quasi-quotidienne de la prise en charge globale de nos patients en salle de cathétérisme », tel a été l’un des messages clés délivrés dans les Take Home Messages.
Les membres du bureau paramédical ont d’ores et déjà donné rendez-vous aux 250 invités présents pour une nouvelle session paramédicale lors du prochain High Tech Cardio fixée au 1er février 2017.
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