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Editorial

Publié le 31 mar 2023Lecture 2 min

Le traitement endovasculaire fait toujours bouger les lignes

Yann GOUËFFIC, Hôpital Saint Joseph, Paris

L’ischémie aiguë des membres inférieurs est une tueuse silencieuse. Certes moins impressionnante qu’un saignement abondant, elle n’est pas moins dramatique en termes de conséquences fonctionnelles ou par la mise en jeu du pronostic vital. L’embolectomie à la sonde de Fogarty a été et reste pour beaucoup le geste le plus commun pour le traitement de l’ischémie aiguë. Les options endovasculaires sont le plus souvent réduites au traitement fibrinolytique dont la mise en œuvre nécessite une organisation et une surveillance rigoureuses.

En 2020, l’European Journal of Vascular and Endovascular Surgery publiait des recommandations spécifiques au traitement de l’ischémie aiguë des membres inférieurs. Pour la première fois, d’autres traitements endovasculaires tels que la thromboaspiration, la thrombectomie mécanique ou la thrombolyse par ultrasons apparaissaient comme des alternatives aux traitements classiques de l’ischémie aiguë. L’évaluation de ces dispositifs est encore préliminaire mais les premiers retours cliniques et données et sont très encourageants. Depuis plusieurs mois, beaucoup d’entre nous sont confrontés à des grandes difficultés d’accès à l’hospitalisation conventionnelle, conséquence à la fois de la réduction capacitaire, de l’épisode de pandémie Covid-19 et du manque de personnel paramédical. L’hospitalisation ambulatoire apparaît comme une solution pour maintenir et développer l’offre de soins. Concernant l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), le traitement endovasculaire permet de proposer une prise en charge en ambulatoire avec une sécurité et une faisabilité qui ont fait leurs preuves. Les limites de l’ambulatoire sont le plus souvent les antécédents du patient ou le type de lésions à traiter. Avec un peu d’expérience, très peu de patients sont finalement contre-indiqués pour ces raisons. Chez l’artériopathe, les principales limites de l’ambulatoire ne seraient pas médicales mais sociales. En effet, les études soulignent le poids de la défaveur sociale dans la prévalence de l’AOMI, avec des patients âgés, matériellement pauvres, isolés et moins éduqués. Le traitement endovasculaire n’en finit pas de faire bouger les lignes ! Bonne lecture à tous. Yann Gouëffic, rédacteur en chef Service de chirurgie vasculaire et endovasculaire, Hôpital Saint-Joseph, Paris

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