Publié le 26 jan 2021Lecture 2 min
Bonne nouvelle : le diabète n’est plus un facteur de risque d’infarctus du myocarde !?
Bernard BAUDUCEAU, Hôpital d'Instruction des Armées Bégin, Saint-Mandé
Ce titre provoquant se fonde sur l’exploitation des données des registres danois qui montrent une diminution régulière et spectaculaire de l’incidence des infarctus du myocarde et de la mortalité chez les patients diabétiques. Ces chiffres rejoignent presque ceux d’une population témoin comme le montrent les résultats présentés lors de l’ESC en 2020. Pourtant, l’incidence des complications cardiovasculaires, et notamment de l’infarctus du myocarde est habituellement considérée comme majorée d’un facteur 2 à 3 chez les patients diabétiques.
Cette étude de suivi a été menée grâce au croisement des données des registres danois portant sur le diabète et la maladie coronarienne. La cohorte étudiée se composait de patients ayant fait l’objet d’une coronarographie entre 2003 et 2012. Ces sujets ont été stratifiés en fonction de l’existence d’une maladie coronarienne et d’un diabète. Les critères d'évaluation comprenaient la survenue d’un infarctus du myocarde, de la réalisation d’une revascularisation coronarienne, d’un décès d’origine cardiaque ou de la mort toutes causes confondues.
Au total, 86 202 patients dont 12 652 personnes diabétiques ont été inclus et ont fait l’objet d’un suivi médian de 8,8 ans. En prenant pour référence les patients ne présentant ni maladie coronarienne ni diabète dont l’incidence cumulée d'infarctus du myocarde était 2,6 %, ce risque n’était que très discrètement majoré à 3,2 % chez les patients diabétiques sans coronaropathie (HR = 1,202 ; IC 95% : 0,996-1,451). Cette incidence de la survenue d’un infarctus du myocarde était augmentée et atteignait 9,3 % chez les patients atteints de coronaropathie sans diabète associé (HR = 2,75 ; IC95% : 2,52-3,01) et était la plus élevée à 12,3 % chez les patients atteints à la fois de maladie coronarienne et de diabète (HR = 3,79 ; IC95% : 3,43-4,20). Des résultats similaires ont été observés pour la fréquence de la mort d’origine cardiaque et de la revascularisation coronarienne.
Ainsi dans cette étude, les patients diabétiques sans coronaropathie authentifiée par une coronarographie ont un faible risque d'infarctus du myocarde qui n’est pas sensiblement augmenté par rapport aux patients sans coronaropathie ni diabète. Cependant, en présence d'une maladie coronarienne, le diabète majore nettement le risque d'infarctus du myocarde. Ces résultats très satisfaisants témoignent de l’amélioration de la prise en charge des patients diabétiques et coïncident avec l’utilisation plus régulière et plus fréquente des médicaments ayant fait la preuve de leur efficacité dans la protection cardiovasculaire.
Publié par Diabétologie Pratique
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