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Prévention et protection

Publié le 10 mar 2009Lecture 4 min

Cœur, exercice et bêtabloquants

E. VINCENT, d’après A. Cohen Solal et F. Carré

Forum européen cœur, exercice et prévention

Interprétation d’une épreuve d’effort sous bêtabloquant D’après J.-C. Verdier (Paris) Une épreuve d’effort peut être réalisée sous traitement bêtabloquant dans le but d’en vérifier l’efficacité. La limitation de la capacité à l’effort, faible avec les bêtabloquants de dernière génération, dépend de la dose utilisée, du caractère cardiosélectif ou non du produit, de sa pharmacocinétique, et du délai entre la dernière prise et l’effort. Sous bêtabloquant, deux épreuves d’effort devraient être réalisées : l’une, précoce, 2 à 3 heures après la dernière prise médicamenteuse et l’autre, tardive, 8 à 10 heures après, cette dernière relevant une FC et une PA plus élevées. L’interprétation des résultats doit également tenir compte des pathologies et traitements associés, des signes fonctionnels et de la capacité propre de l’individu : toute limitation n’est pas nécessairement imputable au seul bêtabloquant. Un bêtablocage sera considéré comme efficace pour une FC max < 85 % de la FC max théorique, ou pour un pourcentage utilisé de la réserve coronaire < 80 % (RC = Fcmax – FC repos). Prévention cardiovasculaire et dysfonction endothéliale D’après M. Vona (Glion s/ Montreux, Suisse) Les facteurs de risque cardiovasculaires et l’athérosclérose s’accompagnent d’une dysfonction endothéliale, responsable de vasoconstriction, d’inflammation et de thromboses, et sa persistance chez des patients coronariens ou insuffisants cardiaques est de mauvais pronostic. Son amélioration suppose d’augmenter la production de NO, facteur clé de la fonction endothéliale, et de diminuer les radicaux libres auxquels les cellules endothéliales sont particulièrement vulnérables. Il est démontré que l’exercice physique active la NO-synthase, grâce aux forces de cisaillement exercées sur les parois vasculaires par l’augmentation du débit cardiaque. Chez des patients coronariens, l’entraînement physique augmente la vasodilatation endothélium-dépendante et réduit la vasoconstriction au froid. En outre, l’entraînement aérobie réduit la génération de radicaux libres, et augmente le taux de cellules progénitrices endothéliales circulantes capables de réparer l’endothélium endommagé. De façon analogue, le nébivolol semble capable de restaurer la fonction endothéliale, en améliorant la vasodilatation endothélium-dépendante et le nombre de cellules progénitrices. Fixation du seuil de réadaptation sous bêtabloquant D’après J.-Y. Tabet (Villeneuve St Denis) La réadaptation physique après infarctus du myocarde est habituellemnt calibrée en fonction de la fréquence cardiaque, avec une interférence potentielle importante du traitement bêtabloquant. La classique formule de Karnoven sous-évalue la fréquence d’entraînement par comparaison à la fréquence cardiaque mesurée au seuil ventilatoire. Le changement de coefficient de 0,6 à 0,8 modifie la formule de façon linéaire et permet de rapprocher la fréquence d’entraînement de sa valeur idéale. Cependant, il apparaît que l’entraînement monitoré par la fréquence cardiaque est souvent perçu par les patients comme facile, voire trop facile, et qu’il est moins intense qu’avec un monitorage par la charge ou par les sensations du patient. Quoi qu’il en soit, on peut aussi définir plus simplement l’intensité d’entraînement idéale comme celle qui permet la meilleure observance à long terme et de ce fait, probablement, le meilleur gain en termes de morbi-mortalité. Tolérance du bêtablocage : intérêt des bêtabloquants vasodilatateurs D’après A. Cohen-Solal (Paris) Les effets secondaires des bêtabloquants sont en partie évitables par le choix de produits cardiosélectifs et possédant des propriétés collatérales. Dans ce cadre, le nébivolol (Temerit“) présente un profil particulièrement intéressant par son action vasodilatatrice complémentaire d’une action bêtabloquante fortement cardio-sélective. Contrairement aux autres bêtabloquants, le nébivolol augmente le débit cardiaque, le volume d’éjection systolique, et la durée de l’effort en endurance chez le coronarien. En outre, son action sur la fonction endothéliale améliore la compliance artérielle, ainsi que le flux sanguin rénal et inhibe in vitro l’agrégation plaquettaire. En termes de tolérance, par comparaison aux bêtabloquants classiques, le nébivolol présente une moindre incidence de bradycardies, ainsi qu’une meilleure tolérance métabolique, bronchique et sexuelle. Enfin, il dispose d’une expérience validée par une étude de grande envergure (SENIORS) chez le sujet âgé (moyenne d’âge 76 ans).

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