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HTA

Publié le 28 fév 2006Lecture 3 min

HTA et diabète

M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris,

XXVes Journées de l'hypertension artérielle

La large prévalence du diabète en France et dans le monde, la place de la microalbuminurie dans le pronostic et celle des médicaments néphroprotecteurs doivent conduire à rechercher systématiquement une microalbuminurie chez les patients hypertendus diabétiques.

Prise en charge de l’hypertension du diabétique en France   C. Marant et coll. (Institut de Veille Sanitaire, St-Maurice) ont décrit la prise en charge de l’hypertension artérielle (HTA) en France au cours du diabète de type 2. Dans cette étude, 3 324 adultes ont été sélectionnés dans la base de données Entred ((Échantillon National Témoin Représentatif des personnes Diabétiques), sur la base du remboursement d’une prescription de médicaments antidiabétiques. Les auteurs montrent que les choix des médicaments antihypertenseurs dans le diabète de type 2 sont globalement conformes aux recommandations (IEC, antagonistes de l’angiotensine II, inhibiteurs calciques, diurétiques en monothérapie et combinaison IEC + diurétiques et inhibiteurs calciques les plus fréquents). Les données tensionnelles ont été rapportées chez 1 495 patients. Parmi les patients sous antihypertenseurs, la pression artérielle était < 130/80 mmHg chez seulement 5 % d’entre eux, ce qui montre que la prise en charge antihypertensive des diabétiques de type 2 est loin d’être conforme aux recommandations, contrairement aux attentes. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’expliquer ce mauvais contrôle tensionnel : inobservance, escalade thérapeutique insuffisante.   La pression pulsée augmente avec l’ancienneté du diabète   J.-C. Philips (Service de diabétologie, Liège) a montré l’existence d’une augmentation progressive de la pression pulsée en fonction de la durée du diabète de type 1 indépendante de l’âge. Il s’agissait d’une étude transversale réalisée chez des patients diabétiques de type 1 dont la pression pulsée était mesurée en continu par une méthode photo-pléthysmographique au bout du doigt à l’aide d’un Finapress. Contrairement à des sujets non diabétiques, la pression pulsée s’accroît progressivement avec l’allongement de la durée du diabète de moins de 10 ans à plus de 30 ans, passant de 47 mmHg à 62 mmHg en moyenne. Le niveau de pression pulsée n’était pas influencé par le contrôle du diabète, la présence d’une microalbuminurie ou un traitement par bloqueur du système rénine-angiotensine. Le rôle de cet accroissement de pression pulsée dans l’augmentation du risque cardiovasculaire associé au diabète reste à préciser. M. Laville (Lyon) a déterminé la prévalence de la microalbuminurie, chez l’hypertendu diabétique de type 2, mesurée par une bandelette urinaire spécifique. Dans une population comprenant 19 714 patients, 3 347 médecins généralistes ont dépisté 43,3 % de patients ayant une microalbuminurie. La présence d’une microalbuminurie était associée à : • un moins bon contrôle tensionnel et glycémique, • la présence d’une insuffisance rénale (clairance de la créatinine < 60 ml/min), • des antécédents familiaux cardiovasculaires ou à des pathologies cardiovasculaires associées (coronariennes, cérébrovasculaires, vasculaires périphériques). Ainsi, près de la moitié des patients hypertendus diabétiques ont une microalbuminurie qui est rarement dépistée en pratique courante. La microalbuminurie est en soi un facteur de risque cardiovasculaire indépendant, qui augmente aussi le risque de développer une néphropathie diabétique. Elle nécessite une prise en charge plus vigoureuse des facteurs de risque cardiovasculaire, et un meilleur contrôle tensionnel et du diabète. Près de la moitié des patients hypertendus diabétiques ont une microalbuminurie qui est rarement dépistée en pratique courante.   L’adiposité abdominale : marqueur du risque de microalbuminurie F. Bonnet (Lyon) a démontré que l’adiposité abdominale (mesurée par l’augmentation du tour de taille) est étroitement associée au risque de survenue d’une microalbuminurie. Dans la cohorte DESIR (Données Épidémiologiques sur le Syndrome d’Insulino-Résistance), 2 738 sujets sains sans microalbuminurie ni diabète à l’inclusion, ont été suivis pendant 6 ans. L’incidence de survenue d’une microalbuminurie à 6 ans a été de 9,3 %. La relation entre l’adiposité abdominale et la survenue d’une microalbuminurie s’est révélée indépendante des autres marqueurs du syndrome d’insulinorésistance. Un tour de taille > 94 cm chez les hommes et > 88 cm chez les femmes était prédictif de survenue d’une microalbuminurie. Ces données suggèrent un rôle spécifique du tissu adipeux viscéral dans la pathogénie de la microalbuminurie. Il existe probablement un intérêt potentiel de dépister la microalbuminurie chez les sujets ayant un tour de taille élevé et/ou un syndrome métabolique. Un tour de taille > 94 cm chez les hommes et > 88 cm chez les femmes est prédictif de la survenue d’une microalbuminurie.

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