Publié le 03 oct 2006Lecture 4 min
HTA secondaire
M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris,
ESH
Pronostic après angioplastie rénale
• Hartong (Hollande) a rapporté les résultats sur la fonction rénale, la PA et l’utilisation des antihypertenseurs ainsi que sur la mortalité de l’angioplastie avec mise en place d’une endoprothèse chez des patients ayant une sténose athéromateuse des artères rénales.
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 87 patients, dont 51 hommes, d’âge moyen 64 ans, ayant eu une angioplastie avec mise en place d’un stent avec succès entre 1996 et 2004, et qui ont été suivis pendant une durée moyenne de 4,5 ans. Après ce suivi moyen, 31 % des patients sont décédés et 12 % ont nécessité la mise en route d’une hémodialyse ou une transplantation rénale. Les patients décédés étaient plus âgés, avaient une incidence plus élevée d’événements CV, et une créatininémie plus élevée. En analyse multivariée, le taux de créatinine était un marqueur de risque de mortalité indépendant après ajustement sur l’âge et le sexe. Chez les survivants ne nécessitant pas d’hémodialyse ou de transplantation rénale, la PA a baissé de 164/93 à 139/79 mmHg, avec une réduction de l’index thérapeutique de 3,9 à 2,7, alors que la créatininémie augmentait de façon concomitante de 109 à 127 μmol/l.
Fonction rénale après angioplastie
• A. Morganti (Italie) a rapporté les effets de l’angioplastie artérielle rénale sur la fonction rénale chez des patients ayant une sténose athéromateuse de l’artère rénale. Cette étude a inclus 57 patients avec une sténose unilatérale (n = 36) ou bilatérale (n = 21), qui ont eu une angioplastie avec succès d’une sténose athéromateuse de l’artère rénale.
Après un an de suivi, les auteurs ne retrouvent pas d’amélioration significative de la fonction rénale chez les patients ayant une discrète insuffisance rénale, alors même qu’il existe une amélioration du contrôle tensionnel à score thérapeutique constant.
Ce résultat concorde avec l’ensemble des résultats déjà rapportés dans la littérature. En effet, la mesure de la créatininémie est un marqueur trop grossier d’évaluation de la fonction rénale. Par ailleurs, des travaux précédents ont montré qu’en présence d’une sténose unilatérale d’une artère rénale, la filtration glomérulaire globale avant angioplastie est maintenue malgré une réduction de la filtration glomérulaire au niveau du rein sténosé au prix d’une hyperfiltration du rein controlatéral. L’angioplastie corrige cette anomalie de la balance de filtration glomérulaire entre les deux reins : ainsi, l’hyperfiltration glomérulaire du rein controlatéral disparaît et la fonction du rein sténosé s’améliore. Cette nouvelle balance aboutit à un maintien global de la fonction rénale. À long terme, un effet bénéfique de la réduction de l’hyperfiltration glomérulaire sur le rein controlatéral et de la baisse chronique de la filtration glomérulaire du côté sténosé est attendu, mais ne peut être mesuré par une simple mesure de la créatinine plasmatique. Par ailleurs, un facteur confondant majeur de toutes ces études est l’âge, nécessairement élevé chez les patients ayant une sténose athéromateuse des artères rénales.
Étude COMETE-CONN
• T. Dart (Paris) a rapporté les caractéristiques des hommes et des femmes opérés d’un adénome de Conn, inclus dans l’étude COMETE-CONN (COrtico et MEdullo : étude des Tumeurs Endocrines). Dans cette étude, 107 patients consécutifs ayant un adénome de Conn, dont 60 femmes et 47 hommes ayant une concentration de potassium (3,1 vs 3,1 mmol/l), une rénine active assise (5 vs 5 UI/l) et une aldostérone plasmatique (1 148 vs 1 066 pmol/l) et des diamètres tumoraux (15 vs 15 mm) similaires ont été inclus. Les femmes étaient plus jeunes (45 vs 50 ans), plus minces et avaient un niveau tensionnel en mesure clinique et en mesure ambulatoire plus bas, alors que la durée de l’HTA était similaire. Ainsi, les hommes et les femmes ayant un adénome de Conn ont des caractéristiques tumorales et hormonales préopératoires similaires, mais des caractéristiques non spécifiques différentes de réponse tensionnelle à la chirurgie (âge, poids et niveau tensionnel).
Ces éléments suggèrent que le bénéfice supplémentaire de la chirurgie au cours des adénomes de Conn rapporté chez des femmes s’explique plus par des facteurs préopératoires non spécifiques que par des caractéristiques tumorales et ou hormonales particulières.
Mutations génétiques des paragangliomes
• A. Persu (Belgique) a rapporté une haute fréquence des mutations SDHB dans une série de paragangliomes de la tête et du cou observés en Belgique. Les mutations des gènes SDH (succinyl déshydrogénase) du complexe II de la chaîne respiratoire mitochondriale sont impliquées dans la pathogénie des paragangliomes et des phéochromocytomes. Alors que les mutations des sous-unités SDHD sont plus fréquemment impliquées dans la pathogénie des paragangliomes du cou et de la tête, les mutations SDHB sont plus souvent associées avec des phéochromocytomes malins ou extra-surrénaliens. L’objectif de l’étude était d’étudier la nature et la fréquence des mutations SDH chez 30 patients sans histoire familiale de paragangliome et 6 familles incluant 18 sujets ayant un paragangliome. Six mutations différentes ont été observées chez 7 patients, incluant 5 cas familiaux et 2 cas apparemment sporadiques. Parmi ces mutations, quatre d’entre elles n’avaient pas été décrites précédemment. De plus, 2 mutations différentes SDHB (substitution) ont été trouvées chez 4 patients ayant une forme sporadique de paragangliome. L’un d’entre eux faisait partie d’une famille ayant un phéochromocytome malin. Dans cette série, la mutation SDHB était plus fréquente que la mutation SDHD, chez des patients ayant un paragangliome sporadique du cou et de la tête, sans évidence de dissémination métastatique.
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