Le cardiologue face aux médicaments anti-angiogéniques - Recommandations françaises pour la prise en charge des effets vasculaires et rénaux des médicaments anti-angiogéniques

Ces recommandations ont permis de faire le point sur la prise en charge des effets des thérapeutiques anti-angiogéniques qui ont pris une place majeure dans le traitement des cancers du côlon, du sein, du poumon, du foie et du rein. En inhibant la voie du VEGF, ils entraînent une HTA, une protéinurie, plus souvent modérée mais parfois néphrotique. En résumé, les principes de surveillance rénale et vasculaire retenus sont les suivants : – Avant une première administration d’un anti-angiogénique, il n’y a pas lieu de retarder le traitement ou d’administrer un traitement antihypertenseur par voie orale ou par voie intraveineuse en raison de l’existence d’une HTA observée le jour de l’administration d’un anti-angiogénique (figure). Figure. Évaluation de la presssion artérielle avant l’administration d’un anti-angiogénique. – La PA doit être mesurée en ambulatoire par le médecin traitant ou par automesure tensionnelle selon les règles édictées par l’HAS. Ces résultats de PA constituent la base de la prise en charge thérapeutique. – La prise en charge de l’HTA doit s’effectuer conformément aux recommandations de l’ HAS. – La fréquence de suivi et de prise en charge dépend du niveau de PA, du débit de filtration glomérulaire estimé et du niveau de protéinurie selon les tableaux référencés. – Les contre-indications à la poursuite d’un traitement par anti-angiogénique sont rares, limitées aux situations de futilité ou de toxicité intolérables, malgré une efficacité du traitement anti-angiogénique (Néphrologie & Thérapeutique (2008) 4, 602 - 615). D’après J.-M. Halimi (Tours), au nom du groupe des rédactions de recommandations mandatée par la Société française d’HTA, la Société de néphrologie, l’Association pédagogique nationale des enseignants de thérapeutiques et la Fédération française de cancérologie digestive.