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Cardiologie générale

Publié le 30 oct 2007Lecture 4 min

ESC 2007 - Le congrès de tous les superlatifs

J.-P. BASSAND, hôpital universitaire Jean Minjoz, Besançon

Avec plus de 22 500 participants actifs enregistrés (versus 25 000 à Barcelone en 2006), l’édition 2007 de l’European Congress of Cardiology (ESC) a réuni quelque 30 000 personnes — représentants de la presse et de l’industrie inclus — et demeure bel et bien le plus grand congrès de cardiologie de la planète.

Au programme   Un grand nombre de nouvelles études en matière d’insuffisance cardiaque : - PROSPECT explorant la place de l’échographie dans la resynchronisation ventriculaire ; - CHF-PEP explorant l’efficacité du perindopril dans l’insuffisance cardiaque diastolique, - ALOFT explorant sur des objectifs intermédiaires l’efficacité des inhibiteurs de la rénine dans le traitement de l’insuffisance cardiaque. Peu de nouveautés en électrophysiologie, avec seulement l’étude SEARCH-MI, registre des défibrillateurs implantables confirmant le bénéfice obtenu dans MADIT-II. L’étude ADVANCE chez les diabétiques a fait apparaître une réduction de mortalité de 14 % sous l’effet d’un traitement associant perindopril et indapamide, confirmant à la fois qu’une amélioration du pronostic peut être obtenue par une baisse de pression artérielle sensible chez les diabétiques, mais également et probablement par l’effet protecteur des inhibiteurs de l’enzyme de conversion sur la paroi vasculaire. Cela étant, en matière de prévention, EuroAspire III a confirmé que, malheureusement, la prévention cardiovasculaire n’est pas la préoccupation majeure des cardiologues, même chez les sujets qui ont déjà eu un premier épisode vasculaire. En matière de syndromes coronariens aigus, l’étude FINESSE a sonné le glas définitif de l’angioplastie facilitée, quelle que soit la méthode de facilitation. Le feuilleton des stents actifs s’est poursuivi avec des données contradictoires par rapport à Barcelone. On retiendra essentiellement que le registre suédois qui a, à ce jour, incorporé le plus grand nombre de patients soumis à implantation de stent actif, ne confirme pas les données de 2006, qui faisaient apparaître une surmortalité chez les sujets soumis à implantation de stent actif. Ce registre (SCAAR) montre en fait après un an supplémentaire un effet neutre sur la mortalité alors que le registre GRACE montre un excès de mortalité chez les sujets soumis à implantation de stent actif pour un syndrome coronarien aigu. Ces nouvelles ne sont pas de nature à pacifier le débat sur les stents actifs, au moins de première génération. Ceci étant, même si l’on admet qu’il n’y a pas d’excès de mortalité avec les stents actifs à long terme, il existe certainement un risque accru de thrombose de stent tardive qui impose le maintien à long terme, voire très long terme, d’une thérapeutique antiplaquettaire double (aspirine + clopidogrel). De très nombreuses recommandations ont été présentées, parmi lesquelles les nouvelles recommandations pour : - la prévention des maladies cardiovasculaires, - la resynchronisation cardiaque, - les maladies valvulaires, - la prise en charge des syndromes coronariens aigus sans sus-décalage du segment ST. L’insuffisance cardiaque sous tous ses aspects, prise en charge et nouveautés. L’activité des cinq filiales de la Société européenne de cardiologie a été rendue très visible : European Association of Echocardiography, European Association for Prevention and Cardiovascular Rehabilitation, European Heart Rhythm Association, European Association of Percutaneous Cardiovascular Interventions et, bien entendu, la filiale insuffisance cardiaque (Heart Failure Association of the ESC). La participation française a été en 2007 meilleure que lors des crus précédents, le nombre d’abstracts soumis à la Société européenne de cardiologie et acceptés pour présentation est en augmentation sensible. Souhaitons qu’il ne s’agisse pas d’un accident de l’histoire, mais véritablement d’une tendance dont on aimerait qu’elle se confirme et se pérennise pour l’avenir. L’édition 2008 qui se déroulera à Munich nous réservera la primeur des résultats de grands essais comme BEAUTIFUL ou ACTIVE.   Comment expliquer une telle affluence par rapport aux congrès américains ? En effet, seuls 9 000 médecins ont participé au congrès de l’American College of Cardiology (ACC) à la Nouvelle-Orléans en mars dernier, un choix géograhique qui n’a pas paru offrir pas les conditions de sécurité optimales, même aux yeux des Américains. Le congrès de l’American Heart Association (AHA) perd également de son influence, pour différentes raisons et notamment de la concurrence acharnée livrée par le TCT (TransCatheter Therapeutics), dont la date a été rapprochée au maximum celle du congrès de l’AHA. Le durcissement des conditions d’entrée sur le territoire américain joue également un rôle dans ce déclin d’affluence, du moins pour les ressortissants de certains pays du Moyen-Orient et du sud-est asiatique dont les cardiologues se sont donc naturellement reportés sur le congrès de la Société européenne de cardiologie. Un programme de qualité, basé sur l’interactivité entre les différents corps de l’ESC, a suivi le même principe, avec 70 % de sessions préarrangées et 30 % de sessions abstracts. Un programme à l’intention des cardiologues praticiens qui y trouvent d’excellentes sessions de formation médicale continue. En outre, les sessions d’Abstracts et Hotlines présentent les avancées les plus récentes en matière de recherche clinique. Enfin, les sciences fondamentales voient leur influence et leur impact grandir avec des sessions spécialement aménagées basées sur les abstracts, mais pas seulement, avec en particulier la création récente des sessions « Basic Science Hotlines ». 380 sessions scientifiques ont été organisées pour la durée du congrès, couvrant toutes les disciplines cliniques, mais également l’épidémiologie et les sciences fondamentales. Outre les sessions principales, les symposium satellites, les débats et les séminaires cliniques, d’autres types de sessions plus récemment incorporées attirent toujours les foules, en particulier les sessions Focus, de même que les sessions consacrées à la présentation des nouvelles recommandations, sans oublier bien sûr les Hotlines et Clinical Trial Updates. D’autres nouveautés sont apparues à Vienne, ou ont confirmé leur attrait, en particulier les sessions posters électroniques, les sessions « Meet the Experts » et « Read with the Experts », ainsi qu’un nouveau type de session associant une session abstract à thème et se terminant par une lecture « State of the Art ».

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