Publié le 05 sep 2006Lecture 4 min
HDL-cholestérol et prévention du risque cardiovasculaire
J. CHAPSAL, Paris
Le Printemps de la cardiologie
L’importance du HDL-cholestérol, pourtant connu pour être un puissant facteur de risque cardiovasculaire (CV), est très souvent sous-estimée en pratique courante.
HDL-C bas : un risque CV élevé
L’hypo-HDLémie est corroborée au risque cardiovasculaire. Une étude menée en Europe, avec la définition classique d’un HDL bas (HDL < 0,40 g/l chez l’homme et < 0,50 g/l chez la femme), a montré qu’un HDl bas s’accompagne d’un triplement du risque CV chez les patients hyperlipidémiques d’âge > 18 ans traités ou non.
Une étude européenne
Un total de 8 545 dossiers de patients, dont 80 % sont traités, ont été analysés :
• 61 % sont des hommes d’âge moyen 62 ans, avec un IMC à 29, un périmètre abdominal de 102 cm chez l’homme et de 96 cm chez la femme,
• un poids normal est constaté chez seulement 21 % des patients,
• 72 % sont hypertendus,
• 52 % ont un syndrome métabolique,
• 45 % ont un diabète de type 2,
• 23 % ont des antécédents d’infarctus,
• 80 % des traitements hypolipémiants sont représentés par les statines.
La prévalence de l’hypo-HDLémie est d’environ de 35 % (33 % chez l’homme et 40 % chez la femme).
Une deuxième étude de cohorte
Celle-ci, menée chez 14 000 patients hyperlipidémiques, a montré des résultats comparables : un tiers des patients seulement était traités par hypolipémiants et un HDL bas était constaté chez environ 35 % des patients, avec une fréquence d’autant plus grande que les triglycérides sont élevées ou qu’il existe un surpoids.
L’étude de FRAMINGHAM
Enfin, la population des coronariens jeunes de l’étude de FRAMINGHAM on retrouve dans 60 % des cas un taux de HDL bas.
Au total
Les deux premières études rassemblent près de 22 000 patients hyperlipidémiques :
- un HDL bas est constaté chez un tiers des patients, soit 3 fois plus que dans la population générale,
- ce pourcentage reste identique que les patients soient, ou non, traités par statines,
- chez le patient diabétique ou ayant un syndrome métabolique, un HDL bas est observé une fois sur deux,
- le HDL est un facteur de risque souvent négligé en pratique.
Comment expliquer ce HDL bas ?
Un certain nombre de facteurs sont associés à l’hypo-HDLémie :
• l’âge,
• la consommation d’alcool,
• le tabagisme,
• les taux de CRP,
• le taux de LDL-cholestérol,
• les taux de glycémie et des triglycérides,
• la pression artérielle,
• le tour de taille.
Il existe une très forte corrélation entre le niveau de HDL et les triglycérides, avec une relation inverse d’autant plus forte que les valeurs des triglycérides sont les plus basses.
Niaspan LP® et athérostabilisation clinique
Dans la population générale, tirée au sort, la fréquence de l’hypoHDLémie est notée chez 10 % des cas. De nombreux essais cliniques se sont intéressés au rôle protecteur de la niacine.
Dans le Coronary Drug Project qui s’est intéressé aux patients avec antécédents d’infarctus du myocarde, la niacine entraîne une diminution de 11 % de la mortalité à 15 ans.
D’autres études s’intéressant à la régression de l’athérome coronaire (études CLAS, FATS, HATS), ont montré un rôle protecteur de la niacine.
Les études ARBITER 2 et 3 sont des études plus modernes et randomisées, ayant testé l’effet favorable du Niaspan LP® chez des patients traités déjà par simvastatine.
Sous Niaspan LP®, on observe une augmentation du HDL-cholestérol de 21 % avec l’absence de modification de l’épaisseur intima-média (EIM carotidien dans le groupe traité versus placebo) et une diminution des événements cliniques de 60 % dans le groupe actif, mais il faut souligner la limite de ces études en raison des petits effectifs.
Le Niaspan LP® en pratique
Sa prescription
Le Niaspan LP® est indiqué dans le traitement des dyslipidémies, en particulier chez les patients atteints d’une dyslipidémie mixte ou combinée, caractérisée par des taux élevés de LDL-cholestérol, de triglycérides, de faibles taux de HDL-cholestérol, ainsi que chez les patients atteints d’hypercholestérolémie primaire.
Niaspan LP doit être utilisé chez des patients en association avec une statine lorsque celle-ci n’a pas réussi à baisser suffisamment le taux de cholestérol.
Niaspan LP peut être utilisé en monothérapie chez les patients présentant une intolérance aux statines.
Des règles hygiéno-diététiques doivent être maintenues.
Posologie et mode d’administration
Niaspan LP doit être administré au coucher, après un encas (collation) pauvre en graisse : par exemple, une pomme, un yaourt allégé, une tranche de pain. Le traitement sera débuté par une posologie faible, puis augmenté progressivement :
• Niaspan LP 375 mg la 1e semaine, 1 comprimé au coucher,
• Niaspan LP 500 mg la 2e semaine, 1 comprimé au coucher,
• Niaspan LP 750 mg, 1 comprimé au coucher la 3e semaine,
• Niaspan LP 500 mg, 2 comprimés au coucher de la 4e à la 7e semaine,
• puis, 2 comprimés au coucher de Niaspan LP 1 000, la semaine suivante.
La posologie d’entretien recommandée est de 1 000 mg à 2 000 mg, toujours au coucher. L’augmentation se fera par palier de 500 mg sur 4 semaines.
Les effets indésirables les plus fréquemment observés sont des épisodes de bouffées vasomotrices, mais au cours des essais cliniques, moins de 6 % des patients ont interrompu le traitement. En règle générale, la fréquence de ces effets indésirables diminue avec le temps, en quelques semaines.
D’après un symposium organisé par les Laboratoires Merck Lipha Santé, sous la présidence de N. Danchin ; orateurs B. Terret (Toulouse), E. Bruckert (Paris) et J. Ferrières (Toulouse).
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