Publié le 18 oct 2005Lecture 2 min
Traitement pharmacologique de l'hypertension artérielle - Baisse de la pression artérielle ou effet des molécules ?
F. DIÉVART, Clinique Villette, Dunkerque
Au terme de l’année 1990, la synthèse des études épidémiologiques et des essais thérapeutiques conduits dans le domaine de l’hypertension artérielle indiquait que :
• le risque d’accident vasculaire cérébral est parfaitement prévenu par la diminution de la PA ;
• le risque d’événement coronarien n’est pas parfaitement prévenu par la diminution de la PA ;
• le bénéfice clinique obtenu avec les différents traitements pharmacologiques est identique et dépend de la baisse de PA obtenue.
Entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, deux nouvelles classes thérapeutiques ont été mises à disposition du traitement de l’hypertension artérielle : les antagonistes calciques et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC).
En 1995, arrivait le premier représentant d’une nouvelle classe thérapeutique : les antagonistes des récepteurs à l’angiotensine II (ARA II).
Lors du développement et de la promotion de ces classes dites nouvelles, il a été régulièrement mis en avant qu’elles pourraient permettre de mieux prévenir le risque coronarien associé à l’hypertension artérielle que les classes thérapeutiques anciennes, en raison de quelques propriétés particulières, parmi lesquelles :
• l’absence d’influence défavorable sur le métabolisme lipidique et glucidique ;
• certains effets vasculaires comme la restauration de la fonction endothéliale (cas des IEC), l’effet sur les paramètres inflammatoires et hématologiques (cas des IEC) et l’effet sur la progression de l’athérosclérose (cas des antagonistes des canaux calciques).
Lors de la décennie 1990, de multiples essais thérapeutiques ont été entrepris afin de valider cette hypothèse et les résultats de l’étude ASCOT (Anglo-Scandinavian Cardiac OuTcomes), publiés en septembre 2005, semblent clore ce cycle d’études, autorisant certains commentaires relatifs à une évaluation qui a été conduite sur plus de 100 000 patients.
Depuis la publication en 1999 des résultats de l’étude CAPPP (CAPtopril Prevention Project), premier grand essai comparant les effets respectifs de différents traitements de l’hypertension artérielle sur le pronostic des hypertendus, les résultats de très nombreux autres essais thérapeutiques reposant sur le même principe ont été disponibles. Ils ont été regroupés dans plusieurs métaanalyses parues ou réactualisées régulièrement, dont la dernière date d’août 2005 et porte sur les résultats de 28 essais ayant comparé les IEC et les antagonistes des canaux calciques aux diurétiques et aux bêtabloquants, voire plus rarement au placebo, chez un total de près de 180 000 patients.
Si l’analyse des résultats de ces essais peut être faite par l’approche métaanalytique, qui permet d’augmenter leur puissance et la fiabilité de leurs conclusions, une analyse de type revue générale des grands principes de ces essais peut aussi paraître utile. C’est cette deuxième approche que nous allons envisager dans les lignes qui suivent. Puis, nous rappellerons les principaux résultats des métaanalyses et nous concluerons cette partie consacrée à la thérapeutique par quelques données pratiques.
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