Publié le 25 juin 2020Lecture 4 min
Comment choisir sa solution de téléconsultation ?
Thierry GARBAN, Carquefou
Par définition, la téléconsultation a pour objet de permettre à un professionnel de santé de dispenser une consultation à un patient à distance. Un professionnel de santé (infirmièr[e], assistant[e]) peut être présent auprès du patient pour l’aider, en particulier pour les patient âgés (téléconsultation assistée).
Choisir une solution de téléconsultation n’est pas si simple. Avec les évolutions réglementaires récentes en matière de télémédecine les éditeurs de solutions sont désormais pléthore puisque l’on avoisine actuellement les 200 solutions. La première chose que l’on peut proposer est de se connecter sur le site solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/professionnels-desante/article/teleconsultation-et-covid-19-qui-peut-pratiquer-a-distance-et-comment. Toutefois difficile de s’y retrouver dans ces neuf pages de solutions dont les caractéristiques sont renseignées par les éditeurs eux-mêmes. Vous pouvez aussi utiliser un comparateur de solutions de télémédecine. Mais il faudra être vigilant sur l’objectivité des comparaisons et bien vérifier l’impartialité de ce comparateur. Enfin, il est souvent très utile d’échanger avec des collègues sur les expériences positives ou négatives des solutions qu’ils utilisent ou ont tenté d’utiliser.
La première qualité d’une solution de télémédecine doit être sa simplicité de mise en œuvre pour le médecin et surtout pour le patient. En effet, le principal écueil que l’on rencontre lorsque l’on débute dans ce domaine est la difficulté à se connecter en visio et en audio avec le patient. En pratique, il faut certainement privilégier les solutions qui permettent au patient de se connecter en utilisant directement son smartphone ce qui lui permet de se passer d’ordinateur et de webcam. Certaines solutions permettent par exemple au patient de se connecter de manière très simple en cliquant sur un SMS émis par votre logiciel de téléconsultation. L’activation du SMS déclenche instantanément la caméra du smartphone du patient.
Le deuxième point tout aussi fondamental est le respect des règles de sécurité informatique (CNIL, RGPD, HADS) ainsi que la garantie de la traçabilité des échanges. C’est pourquoi il n’est pas envisageable à long terme d’utiliser des solutions grand public du type Skype, Whats App, Facetime ou autre. Cela ne peut être que temporaire et à titre dérogatoire dans le cadre de l’épidémie COVID. De plus, il est plus que recommandé d’avoir recours à un dispositif d’authentification forte.
Le troisième point important est de définir ses propres besoins en télémédecine :
• certains se contenteront d’une simple mise en relation avec le patient en visio ;
• d’autres souhaiteront partager des documents en temps réel avec le patient, transmettre une ordonnance de manière sécurisée, ou faire prendre directement en charge la facturation à l’Assurance maladie par le prestataire de télémédecine. Celui-ci effectue alors le reversement des honoraires au praticien. Cela permet de sécuriser le paiement par le patient et de se dispenser d’utiliser la facturation de son logiciel métier ;
• certains fournissent des solutions très complètes qui permettent de faire, en complément de la téléconsultation classique, de la téléconsultation assistée avec un(e) infirmier(e) avec échange en temps réel de l’électrocardiogramme par exemple ;
• certains éditeurs (en nombre beaucoup plus restreint) proposent de la téléexpertise ce qui permet de communiquer avec d’autres professionnels (en mode synchrone ou asynchrone) et d’échanger non seulement des données cliniques mais aussi électrocardiographiques et radiologiques (DICOM) avec possibilité de partage vers des centres experts pour de la reconstruction d’images ;
• il faut aussi se demander si on veut téléconsulter uniquement avec ses propres patients ou si l’on souhaite se rendre disponible pour d’autres patients en dehors de son territoire d’exercice ;
• certaines solutions proposent une interconnexion avec des objets connectés pour enrichir les renseignements recueillis lors de la téléconsultation ;
• enfin, à ce jour, aucun éditeur ne propose une solution de téléconsultation adossée à une solution de télésuivi des maladies chroniques.
Quatrième point, il faut prendre en compte le coût global de la solution de téléconsultation. On peut distinguer deux cas de figures distincts :
• les solutions qui s’appuient sur un abonnement à un agenda en ligne préexistant, en général payant : il faudra alors contracter un abonnement complémentaire. Il s’agit sans doute de la formule la plus onéreuse ;
• les solutions de téléconsultation qui ne s’appuient pas sur ce type d’agenda et proposent leurs propres systèmes de planification de rendez-vous ainsi qu’un abonnement à l’acte ou au mois. Cette deuxième possibilité est généralement moins onéreuse. En conclusion, il est clair que la télémédecine doit désormais faire partie de notre exercice médical pour optimiser la prise en charge de nos patients.
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