Publié le 20 mar 2020Lecture 3 min
La future voie de formation des rythmologues interventionnels
Frédéric FOSSATI, La Madeleine
La réforme du 3e cycle des études médicales propose aux étudiants issus des épreuves classantes nationales (ECN) un cursus rénové depuis la rentrée 2017. Cette réorganisation instaure un parcours en 3 étapes reflétant une gradation dans l’acquisition des connaissances et compétences :
- phase socle (I) de 2 semestres (1re année du DES) abordant la spécialité par des stages adaptés à la cardiologie générale avec un accompagnement rapproché ;
- phase d’approfondissement (II) de 4 semestres (2e et 3e années du DES) faisant entrer l’étudiant dans son futur métier de cardiologue avec plus d’exigence au niveau des connaissances et compétences ;
- phase de consolidation (III) de 2 semestres (4e année du DES) devant valider ces connaissances et compétences et permettre de soutenir la thèse de docteur en médecine.
Rapidement, il est apparu que la durée du DES de cardiologie (devenu entre-temps DES de médecine cardiovasculaire pour correspondre à la création d’un co-DES de médecine vasculaire) était trop courte pour assurer une formation de qualité aux internes, malgré l’octroi d’une 5e année supplémentaire pour valider une option ou une formation spécialisée transversale (FST).
Cette nouvelle maquette porte le DES de médecine cardiovasculaire à 5 ans(1) en faisant passer la phase d’approfondissement de 4 à 6 semestres (applicable pour les internes commençant leur 3e cycle à la rentrée universitaire de 2017) ; elle comporte 10 semestres de formation pratique (dont au moins 4 dans un lieu de stage avec encadrement universitaire). Trois options sont adossées à ce DES et prolongent alors sa durée à 6 ans avec une phase de consolidation qui passe à 2 ans (4 semestres) :
cardiologie interventionnelle de l’adulte ;
rythmologie interventionnelle et stimulation cardiaque ;
imagerie cardiovasculaire d’expertise.
L’option « rythmologie interventionnelle et stimulation cardiaque » est délivrée durant 2 demi-journées hebdomadaires dédiées afin d’acquérir des connaissances théoriques, validées par un examen national, et des compétences pratiques validées par la réalisation d’un nombre minimal d’actes en tant que second puis premier opérateur.
Les connaissances (encadré 1) s’acquièrent lors de séminaires présentiels ou non, de simulations ou de séances d’e-learning. Les compétences à acquérir couvrent un vaste champ (encadré 2), avec un nombre minimal de procédures exigé pour valider le niveau de formation (encadré 3). Les 4 stages doivent s’effectuer dans un service hospitalier agréé ayant une activité de rythmologie interventionnelle, dont au moins 2 avec encadrement universitaire. La commission d’agrément de ces stages prend en compte, pour chaque centre, l’autorisation d’activité délivrée par l’ARS concernée, son activité annuelle (200 ablations, 200 implantations de PM, 50 DAI et 20 dispositifs de resynchronisation), et la présence d’au moins 2 rythmologues/ stimulistes à temps plein, ainsi que d’un maître de stage ayant au moins 5 ans d’expérience dans le domaine avec un engagement reconnu dans l’enseignement et la recherche clinique.
Certes, ce parcours est exigeant, mais il reflète une surspécialité cardiologique en permanente évolution et doit valider une formation de qualité.
L’auteur ne déclare pas de conflits d’intérêts avec le sujet abordé.
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