Publié le 31 mai 2015Lecture 3 min
HRS 2015
A. LAZARUS, InParys
Lors de cette édition qui s’est tenue à Boston et dont voici quelques morceaux choisis, trois consensus d’experts ont été dévoilés :
• Diagnostic et traitement du syndrome de tachycardie posturale orthostatique, des tachycardies sinusales inappropriées et des syncopes vaso-vagales ;
• Interrogation et suivi à distance des prothèses rythmiques cardiaques implantables ;
• Programmation optimale et test des défibrillateurs implantables.
VENTURE-AF
Cette étude menée par A. Natale et al. a évalué de façon randomisée et prospective l’ablation de FA non valvulaire sans interruption préalable du rivaroxaban ou des AVK. La dernière prise de rivaroxaban (20 mg) avait lieu la veille au soir de l’ablation. Sur 221 patients, le nombre d’hémorragies à J 30 a été identique (17 vs 18) dans les deux groupes, la majorité étant légères ou « insignifiantes ».
HEARTLIGHT
Il s’agit d’une étude prospective menée par V. Reddy et al. chez 353 patients comparant un ballon laser à la radiofréquence dans l’ablation de la fibrillation atriale (FA). Les résultats préliminaires sont encourageants avec une non-infériorité du ballon laser malgré un faible nombre d’opérateurs expérimentés (5/30), l’apprentissage étant considéré acquis au-delà de 15 procédures.
FREEZE-AF
A. Luik et al. dans cette une étude monocentrique randomisée ont comparé l’ablation de FA par cryoballon ou par radiofréquence. À noter que seuls 15 % des cryoballons étaient de 2e génération et, qu’en radiofréquence, il n’y avait pas de mesure de la force de contact, d’utilisation d’adénosine en fin de procédure ni de délai requis entre la fin de l’ablation et l’évaluation des blocs atrioveineux. Sur 322 patients, la cryoablation est apparue aussi efficace que la radiofréquence, plus rapide, mais avec une irradiation un peu supérieure et plus de complications du fait de 5,1 % de paralysies phréniques, toutes résolutives en moins de 12 mois.
Stimulation
P. Ritter a présenté la performance à 3 mois des stimulateurs sans sonde Micra™ (Medtronic), implantés dans 23 centres. Pesant 2 g, l’appareil a été implanté avec succès chez les 140 patients, en 37 minutes, majoritairement à l’apex. On note 5,7 % d’effets indésirables sérieux : 5 arythmies transitoires, 2 complications péricardiques dont une tamponnade, et un faux anévrisme artériel. Sur le plan électrique, les performances sont excellentes, avec un seuil moyen à 0,38 V et une autonomie estimée de 8,6 à 14,4 ans.
BAT for HFpEF
M.R. Zile et son équipe ont analysé à 6 mois l’activation baroréflexe par un stimulateur implantable chez des insuffisants cardiaques en classe NYHA III, avec (n = 45) ou sans (n = 95) système de resynchronisation. Sans effet significatif chez les resynchronisés, la stimulation baroréflexe a amélioré les autres patients en termes de qualité de vie, distance de marche sur 6 min (+69 m), fraction d’éjection (+5,5 %), taux de NT-proBNP (-841 pg/ml) et hospitalisations pour insuffisance cardiaque (-8,08 j).
SELECT-LV
Cette étude (V. Reddy) a inclus 39 patients qui ont reçu un système de stimulation gauche endocardique via une électrode de 9 mm et 0,05 cc, fixée dans la paroi VG et activée par ultrasons via un transmetteur relié à une batterie implantée en sous-cutané. La stimulation gauche est déclenchée par la stimulation droite issue d’un stimulateur/défibrillateur conventionnel préalablement implanté.
Sur 35 tentatives, 34 patients ont pu être implantés en 58 min, avec 11,4 % et 22,9 % de complications à < 24 h et de J 1 à J 30. À 6 mois, cette stimulation biventriculaire a amélioré la fraction d’éjection de 6,7 %, avec gain d’une classe NYHA et réduction du volume télédiastolique VG chez 61,5 % et 64,7 % des patients.
Télécardiologie
L’impact d’un suivi par télécardiologie sur les hospitalisations et les coûts a été évalué rétrospectivement par Piccini à partir des bases Marketscan et Medicare Supplemental, sur 92 566 porteurs de stimulateurs (n = 54 520), défibrillateurs (n = 27 818) ou CRTD/P (n = 9125/1105). Avec la télésurveillance, les hospitalisations toutes causes baissent de 18 % (30 % de réduction des coûts). Les hospitalisations pour insuffisance cardiaque diminuent de 24 %, avec une baisse des réhospitalisations. Les hospitalisations pour AVC sont réduites de 22 % (44 % de baisse des coûts). Ces données sont favorables pour tous les types de prothèses.
Double implantation ?
Pour conclure, citons le test d’implantation concomitante (F.V. Tjong), chez 2 moutons, d’un défibrillateur sans sonde endocavitaire et d’un stimulateur sans sonde, avec un bon fonctionnement conjoint des deux appareils (programmateurs, détection des arythmies sous stimulation et interférences potentielles sur chocs).
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