Publié le 30 sep 2015Lecture 3 min
Le registre DISQ-F
M. CHAUVIN, CHU de Strasbourg
Le défibrillateur cardiaque entièrement sous-cutané est une évolution importante de la défibrillation automatique implantable. Il permet de s’affranchir d’une sonde intracardiaque aux complications potentielles bien connues.
La fiabilité et l’efficacité du système sont éprouvées et démontrées par des études et des registres internationaux, et par une expérience acquise après plus de 10 000 implantations dans le monde recensées en juillet 2015. En France, à la même date, plus de 400 unités avaient été implantées et le rythme tendait vers les 50-60 implantations mensuelles, en constante augmentation. De par cette progression, notre pays est en passe de devenir un des leaders européens pour cette technologie. Une récente analyse de données publiées dans deux registres internationaux permet aujourd’hui de mieux cerner les avantages et les inconvénients du défibrillateur sous-cutané ainsi que ses indications. Mais ces recueils ne permettent pas de connaître l’expérience française puisqu’aucun centre hexagonal n’y a participé.
C’est pourquoi il est apparu nécessaire d’établir notre propre registre, d’autant que l’expérience française est récente et qu’il est probablement possible d’espérer l’exhaustivité des implantations si l’adhésion des centres implanteurs ne fait pas défaut.
Quels avantages pouvons-nous tirer de ce registre ?
Un outil statistique puissant
En tout premier lieu, celui de pouvoir disposer d’un formidable outil statistique permettant une étude détaillée de nos pratiques et la promotion de travaux multicentriques.
Il est important de connaître la manière dont les cardiologues français abordent ce type de défibrillation : connaître leurs techniques d’implantation et les éventuels problèmes qu’elles peuvent poser, ainsi que les indications retenues et le suivi à moyen et long termes.
Hormis quelques indications indiscutables et souvent de bon sens (canalopathies du sujet jeune, abords veineux impossibles, etc.), il demeure encore bien des discussions au sujet des implantations prophylactiques qui, si elles sont validées avec les restrictions qui s’imposent (telle l’absence de stimulation antibradycardique), peuvent constituer une des « niches » majeures de la technique. Seule la confrontation entre les indications retenues et le suivi des patients peut aider à la rédaction de recommandations futures.
Des informations qui font avancer la technique
Un autre avantage est de disposer d’importantes informations qui devraient permettre de répondre à des questions fondamentales : doit-on vraiment généraliser la technique à deux incisions ? Est-il encore nécessaire de tester les appareils implantés ? La sécurité en termes de prévention des infections graves se confirme-t-elle ? Quelle est la spécificité de la technique par rapport à la défibrillation automatique « conventionnelle », transvasculaire et intracardiaque ? Et bien d’autres encore…
Un impact sur les autorités de tutelle
Enfin, et l’argument n’est pas des moindres, on sait quel impact peuvent avoir de tels registres auprès des autorités chargées du budget de la Santé. Un registre clair, complet, exhaustif, peut devenir un atout décisif dans la décision de prise en charge d’un dispositif médical implantable. Le précédent registre STIDEFIX en est un bon exemple puisque le remboursement des défibrillateurs automatiques et des stimulateurs resynchronisateurs a été conditionné à l’ouverture de ce registre et à ses résultats.
Le registre DISQ-F (pour Défibrillateur Implantable Sous « Q »utané – France) est directement inspiré du nouveau registre STIDEFIX (ce dernier a été entièrement revu et présenté dans une nouvelle formule beaucoup plus complète et pratique). Placé sous l’égide de la Société française de cardiologie et approuvé bien sûr par la Cnil, il permet un recueil facile des données complètes des patients implantés d’un défibrillateur entièrement sous-cutané. C’est un outil de travail pour chaque centre, permettant la gestion des dossiers d’implantations et offrant la possibilité de facilement les intégrer dans le dossier informatisé. Et innovation pratique importante, il est maintenant possible de suivre les patients dans le cadre d’une consultation.
D’un point de vue pratique, chaque centre implanteur sera contacté très prochainement par la cellule Registres de la Société française de cardiologie afin de se faire attribuer identifiant et mot de passe nécessaires à sa participation.
On le voit, l’idée qui a prévalu dans l’élaboration du registre DISQ-F est de mettre à disposition un outil complet de gestion, de statistiques et d’études, pour un usage responsable d’une technologie innovante.
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